2 - Examens biologiques
2.
1 - Augmentation du coefficient de la saturation de la transferrine
Les anomalies biologiques évocatrices sont l’augmentation du coefficient de la transferrine, d’abord isolée (stade 1) puis associée à l’augmentation de la ferritine sérique (stades 2, 3, 4). Toute hypertransaminasémie chronique, inférieure à trois fois la limite supérieure de la normale, doit évoquer une hépatopathie hémochromatosique, après avoir éliminé un alcoolisme, une stéato-hépatite non alcoolique, une virose, une prise médicamenteuse, une atteinte dysimmunitaire et une maladie de Wilson.
L’évaluation du taux de saturation de la transferrine sérique est indispensable pour affirmer biologiquement l’anomalie du métabolisme en fer. Un taux normal de saturation de la transferrine (< 45 %) permet d’écarter une hémochromatose sous réserve qu’il n’existe pas de syndrome inflammatoire associé (CRP normale).
L’augmentation du taux de saturation de la transferrine est le test biologique le plus sensible pour l’identification phénotypique de l’hémochromatose, à condition d’être fait le matin à jeun et en s’abstenant de boissons alcooliques depuis une semaine ; celui-ci est généralement supérieur à 60 % chez l’homme et à 50 % chez la femme. Il faut tenir compte des variations nycthémérales (maximum le matin). Enfin, l’augmentation de la saturation de la transferrine peut être due à une cytolyse hépatique (transaminases supérieures à trois fois la normale), et ce d’autant que coexistent une insuffisance hépatocellulaire, un alcoolisme ou une hépatite virale C.
2.
2 - Test génétique
En cas de surcharge en fer attestée par une saturation de la transferrine anormalement élevée, il faut proposer le test génétique HFE à la recherche d’une mutation en HFE, après avoir obtenu le consentement du patient.
S’il existe une mutation homozygote en C282Y, le diagnostic est confirmé. Il suffit de quantifier la surcharge en fer et d’évaluer le retentissement viscéral et/ou métabolique. La quantification de la surcharge en fer se fait par le dosage de la ferritine sérique, dont le taux est corrélé à l’importance de la surcharge ferrique, après avoir éliminé les causes d’hyperferritinémie non liée à une surcharge en fer (alcool, inflammation, hépatopathie aiguë ou chronique) ; le taux de ferritine augmente avec l’âge, surtout chez la femme après la ménopause.
S’il existe une mutation hétérozygote en C282Y, il faut remettre en cause le lien entre la surcharge en fer et l’hétérozygotie C282Y et rechercher une autre cause d’excès en fer ; si cette recherche est négative, il faut dépister une mutation H63D car l’hétérozygotie composite C282Y/H63D peut entraîner une surcharge en fer modérée, tout comme l’hétérozygotie composite impliquant une autre mutation que H63D.
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3 - Diagnostic différentiel
S’il n’existe aucune mutation du gène HFE, il faut aussi rechercher une autre cause de surcharge en fer, des formes exceptionnelles d’hémochromatose génétique (hémochromatose juvénile, mutations du gène du récepteur de la transferrine 2 et du gène de l’hepcidine) ou d’authentiques hémochromatoses non liées à HFE si le patient est d’origine méditerranéenne.
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