2.
2 - Chondrocalcinose
La chondrocalcinose est caractérisée par le dépôt dans les tissus articulaires (cartilage hyalin et fibrocartilage surtout) de cristaux de PPCD. Sa prévalence augmente avec l’âge : 10 % à 15 % entre soixante-cinq et soixante-quinze ans, plus de 30 % au delà. La prédominance féminine diminue avec l’âge.
Elle peut être asymptomatique, de découverte radiographique, ou donner lieu à diverses manifestations articulaires (25 % des cas) :
– arthrite aiguë, en particulier au genou ou au poignet, mono- ou oligoarticulaire volontiers récidivante, diagnostic à évoquer chez un sujet âgé de plus de soixante ans ;
– polyarthrite subaiguë ou chronique, touchant de façon souvent additive et successive diverses articulations ce qui peut avec le temps aboutir à une présentation globalement bilatérale et symétrique évoquant une polyarthrite rhumatoïde ;
– forme arthrosique, pouvant intéresser la hanche ou le genou ou surtout des articulations rarement touchées par l’arthrose primitive : poignet, articulations métacarpophalangiennes, cheville, épaule ;
– arthropathies destructrices, souvent multiples touchant la femme âgée et caractérisées par une destruction de l’os sous-chondral. Elles peuvent être rapides, notamment à la hanche et à l’épaule ;
– atteintes rachidiennes : calcifications discales pouvant causer des accès aigus, discopathies destructrices.
Le diagnostic repose sur :
– la mise en évidence, dans le liquide articulaire de cristaux de PPCD ;
– la démonstration des calcifications caractéristiques par la radiographie : dépôts dans les cartilages articulaires, prenant la forme d’opacités linéaires restant à distance et parallèles à la limite de l’os sous-chondral ; dépôts fibrocartilagineux dessinant par exemple les ménisques des genoux sous la forme d’opacités triangulaires à base tournée vers l’extérieur de l’articulation. Elles sont à rechercher surtout aux genoux, dont les radiographies sont positives dans 90 % des cas (figure 31.2). On peut aussi les trouver aux poignets — ligament triangulaire du carpe (figure 31.3), espaces intercarpiens —, à la symphyse pubienne — calcification linéaire —, aux épaules et, moins souvent, aux autres articulations.
2.
3 - Rhumatisme apatitique
Le rhumatisme apatitique est dû à des dépôts de cristaux d’apatite, essentiellement dans des structures périarticulaires : tendons et bourses séreuses. Les dépôts, qui peuvent être multiples — on parle alors de maladie des calcifications tendineuses multiples — siègent surtout à l’épaule (tendon du sus-épineux) et à la hanche (région trochantérienne ou para-acétabulaire). Ils peuvent être asymptomatiques, de découverte radiologique, en particulier à l’épaule, ou causer une inflammation aiguë ou, plus rarement, chronique (cf. infra). Plus exceptionnelles sont les érosions osseuses au voisinage des calcifications et les arthrites aiguës, de diagnostic difficile car les cristaux sont trop petits pour être vus à l’examen du liquide articulaire en microscopie optique.
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