2.
2 - Diagnostic différentiel
Lorsque le diagnostic de polysynovite (gonflements articulaires) est certain, il faut alors savoir rechercher les signes des autres diagnostics potentiels (par l’interrogatoire et l’examen clinique essentiellement).
Pour confirmer le caractère « nu » de la polysynovite, il faut systématiquement éliminer une fièvre, une polyarthrite avec anomalies cardiologiques et une polyarthrite avec signes cutanés, digestifs, ophtalmologiques, neurologiques,
ORL, uronéphrologiques ou axiaux.
2.
2.
1 - Fièvre
L’existence d’une polyarthrite fébrile doit systématiquement faire discuter :
– une étiologie bactérienne :
• endocardite d’Osler ;
• une polyarthrite gonococcique ;
• une polyarthrite septique à pyogène (le plus souvent dans un contexte d’immunodépression) ;
• une maladie de Lyme ;
• un rhumatisme streptococcique ou post-streptococcique ;
– une étiologie virale : parvovirus B19, rubéole, oreillons, rougeole, hépatite B ou C ou infection par
VIH ;
– une étiologie parasitaire : rare ;
– une étiologie microcristalline : goutte et chondrocalcinose peuvent se manifester par une polyarthrite fébrile.
2.
2.
2 - Polyarthrite avec anomalies cardiologiques
On recherchera :
– l’existence d’un souffle qui doit faire évoquer :
• l’endocardite d’Osler (bactérienne) à éliminer systématiquement surtout s’il existe une fièvre ;
• le rhumatisme articulaire aigu (devenu rare actuellement) ;
• l’endocardite de Libman-Sachs (endocardite lupique) ;
• l’insuffisance aortique (manifestation extra-articulaire des spondylarthropathies, mais qui doit faire éliminer une endocardite) ;
– l’existence d’un bloc auriculoventriculaire sur l’
ECG :
• endocardite avec abcès septal ;
• la maladie de Lyme ou une maladie lupique ;
– une péricardite : lupus érythémateux disséminé, bien qu’il existe, au cours d’authentiques polyarthrites rhumatoïdes débutantes, des péricardites.
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3 - Polyarthrite avec signes cutanés
On recherchera :
– une porte d’entrée septique cutanée potentielle ;
– un érythème noueux, qui oriente vers un rhumatisme streptococcique, une entérocolopathie, une sarcoïdose, la lèpre ou la tuberculose ;
– un psoriasis ou une kératodermite : rhumatisme psoriasique (cf. chapitre 17) ;
– une pustulose :
• soit septique : au cours d’une gonococcie surtout s’il existe des ténosynovites ;
• soit aseptique : au cours de la maladie de Behçet, du rhumatisme psoriasique, du syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter ;
– une vascularite : rare lors d’une polyarthrite rhumatoïde débutante ; sa présence à la phase précoce d’une polyarthrite doit faire rechercher d’autres maladies de type microangiopathies (micropolyangéite, périartérite noueuse, maladie de Wegener, etc.) ;
– des signes cutanés de la série lupique : masque lupique, lupus discoïde, etc. ;
– des signes de la série sclérodermique : télangiectasies, sclérodactylie, phénomène de Raynaud, etc. ;
– des tophus goutteux.
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