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- Cours
Anamnèse
Le SAOS est associé à des signes cliniques nocturnes et diurnes dont la présence et la sévérité sont variables (tableau 36.2).
Signes nocturnes | Signes à l’éveil |
Ronflement Pauses respiratoires Sueurs Nycturie Sommeil agité Parasomnie Position anormale pendant le sommeil (tête en hyperextension) | Difficultés de réveil Irritabilité, hyperactivité, troubles de l’attention et de la mémoire Asthénie, somnolence diurne (hypersomnie) Céphalées ou vomissements Anorexie au petit-déjeuner Respiration buccale Troubles de la croissance (tardifs) |
Aucun signe clinique n’est spécifique ou pathognomonique du SAOS et aucune association de signes, même si on y intègre l’examen physique, n’est suffisamment informative pour poser ou infirmer le diagnostic de SAOS chez l’enfant.
Il est important de réaliser un recueil d’informations le plus complet possible afin de contrôler au mieux les modifications cliniques observées sous traitement.
Un terrain à risque doit être systématiquement recherché :
Examen physique
Il est indispensable mais est insuffisant pour poser le diagnostic de SAOS.
Cet examen doit être fait par un médecin ORL qui analyse les fosses nasales à la recherche d’une hypertrophie adénoïdienne, le pharynx à la recherche d’une hypertrophie amygdalienne, et d’éventuelles anomalies ou malformations associées des voies aériennes supérieures. L’examen recherchera également une malposition dentaire ou une anomalie maxillo-faciale.
Polysomnographie
La polysomnographie (PSG) est le test de référence permettant de quantifier et qualifier des troubles du sommeil. Elle n’est en aucun cas systématique.
Elle se justifie lors d’un SAOS lié à une hypertrophie amygdalienne lorsque :
Cet examen se déroule habituellement la nuit dans une chambre-laboratoire d’un centre des troubles du sommeil. Un contrôle rigoureux des paramètres enregistrés est ainsi assuré. Selon la condition de l’enfant, la PSG peut aussi être réalisée dans la journée chez le nourrisson qui fait encore la sieste, et à domicile.
Différentes étapes d’une PSG :
La sévérité du SAOS est évaluée sur l’IAH (index apnée-hypopnée) :
Aucun autre paramètre ne rentre actuellement en ligne de compte pour quantifier la sévérité du SAOS : index de fragmentation du sommeil, réveils et microréveils, limitations de débits, efforts respiratoires, qualité et organisation du sommeil.
Il n’y a par ailleurs pas de corrélation entre le volume des amygdales noté à l’examen, l’importance des signes cliniques, et les résultats de la polysomnographie.
Examens radiologiques
La radiographie de cavum peut confirmer une hypertrophie adénoïdienne et/ou amygdalienne. Elle n’est pas systématique ; son but étant de dépister une pathologie associée.
L’examen tomodensitométrique n’a pas d’indication dans le SAOS typique de l’enfant.
L’adéno-amygdalectomie est le traitement de première intention d’un SAOS modéré à sévère chez l’enfant âgé de plus de 3 ans. Un SAOS est une contre-indication à une chirurgie ambulatoire.
En l’absence de pathologie ou de comorbidité associée comme une obésité, elle permet la correction totale de l’obstruction dans environ 70 % des cas.
L’association d’un corticoïde nasal et d’un antileucotriène pendant 3 mois a montré son efficacité pour corriger un SAOS résiduel modéré persistant après adéno-amygdalectomie.
Une prise en charge multidisciplinaire spécialisée est nécessaire.
Par exemple, la prise en charge du SAOS chez l’enfant obèse (en premier lieu adéno-amygdalectomie après PSG) doit être associée à un contrôle du poids, bien qu’en pratique la perte de poids soit rarement obtenue.
La pression positive continue (PPC) est une technique d’assistance respiratoire qui respecte les VAS supérieures du patient, par opposition à l’intubation endotrachéale, au masque laryngé, et à la trachéotomie. Elle consiste en la délivrance d’une pression positive pendant tout le cycle respiratoire par un masque nasal, facial ou par des canules nasales en fonction de l’âge, de la tolérance, et de la morphologie faciale. L’élément déterminant est le maintien d’une pression positive minimale tout au long du cycle respiratoire, aussi bien à l’inspiration qu’à l’expiration. L’efficacité de la PPC s’explique par le fait que les résistances à l’écoulement d’un fluide dans un conduit, comme c’est le cas de l’air dans les VAS, sont proportionnelles à l’inverse de la puissance quatrième du rayon. Ainsi, une augmentation modérée du diamètre des voies aériennes, maintenues perméables par la PPC, se traduit par une diminution importante des résistances. La PPC est utilisée pendant le sommeil quand l’obstruction est la plus importante. Il s’agit d’un traitement qui est fait pour être réalisé au domicile après une adaptation de l’enfant et une éducation de l’enfant et sa famille.
Un traitement orthodontique est indiqué lorsqu’il existe une malposition ou une anomalie orthodontique. Selon les cas, il est réalisé soit isolément, soit associé à une adénoamygdalectomie.
La neurochirurgie, ou la chirurgie ORL et/ou maxillo-faciale sont réservées à des cas bien particuliers.
Prévalence | 1–4 % |
Âge | 3–5 ans |
Physiopathologie | Hypertrophie (isolée) des amygdales± végétations adénoïdes |
Sévérité | Modérée |
Évolution | Amélioration spontanée dans 30–50 % cas |
Facteurs de risque | ObésitéTerrain allergique |
Diagnostic | Interrogatoire + examen cliniquePas de polysomnographie |
Conséquences | Dysfonction neurocognitiveStress cardiovasculaireSyndrome métabolique |
Traitement | Adéno-amygdalectomie |