3  -  SAOS de l’enfant

3 . 1  -  Généralités

3 . 1 . 1  -  Données physiopathologiques


Modifications physiologiques de la respiration au cours du sommeil

Elles expliquent pourquoi la respiration est moins efficace pendant le sommeil.

  • Au niveau de la commande de la respiration :
    • diminution de l’activité inspiratoire ;
    • baisse de la sensibilité des chémorécepteurs périphériques.
  • Au niveau musculaire :
    • relâchement des muscles dilatateurs des voies aériennes supérieures ;
    • diminution de l’activité des muscles inspiratoires intercostaux ;
    • préservation de l’activité du diaphragme, principal muscle inspiratoire.
  • Au niveau pulmonaire :
    • diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle ;
    • augmentation des résistances des voies aériennes ;
    • majoration des inégalités des rapports ventilation-perfusion.

Elles expliquent également l’augmentation d’environ 5 à 10 mmHg du CO2 et la diminution d’environ 2 à 3 % de la SpO2 au cours du sommeil chez le sujet sain.

Évolution du tissu lymphoïde adéno-amygdalien au cours de l’enfance

Les infections récidivantes des voies aériennes sont associées à une hypertrophie progressive des tissus lymphoïdes des VAS que sont les végétations adénoïdes, les amygdales palatines et linguales.

L’hypertrophie des tissus lymphoïdes culmine entre les âges de 3 et 6 ans, ce qui explique le pic de fréquence du SAOS à cet âge.

Celle-ci peut en effet contribuer à obstruer les voies aériennes supérieures, surtout lorsque l’enfant dort en décubitus dorsal du fait de la chute des amygdales et du relâchement des structures musculaires du pharynx pendant le sommeil. Cette obstruction est aggravée en cas d’obésité ou d’anomalie anatomique associée, comme un micro- ou rétrognatrisme, ou toute autre malformation maxillo-faciale qui réduit le calibre aérien.

3 . 1 . 2  -  Conséquences du SAOS


La morbidité neurocognitive se traduit par une hyperactivité, une irritabilité, voire un déficit d’attention-hyperactivité (TDAH). L’agitation, un défaut de concentration ou de mémoire sont souvent au premier plan et peuvent être responsables de difficultés ou d’un retard scolaire. En effet, les épisodes répétés d’apnées ou d’hypopnées sont responsables de réveils et microréveils, entraînant une fragmentation et une mauvaise qualité du sommeil. Ainsi, il est important de rechercher un SAOS chez tout enfant ayant un TDAH. Une amélioration des troubles neurocognitifs est observée après traitement du SAOS dans la très grande majorité des cas.

La morbidité cardiovasculaire est moins importante que chez l’adulte. Les épisodes répétés d’obstruction des voies aériennes sont associés à une hyperactivation sympathique avec augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.

La morbidité métabolique consiste en une dysrégulation du système glucidique et lipidique.

Ces perturbations sont très variables d’un enfant à l’autre. Une susceptibilité spécifique liée à l’âge, au terrain, à la durée et l’importance du SAOS, peut expliquer ces différences.

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