2  -  Démarche diagnostique

2 . 1  -  Enquête clinique

2 . 1 . 1  -  Anamnèse


Données générales :

  • antécédents familiaux : uropathie malformative, énurésie nocturne tardive…
  • antécédents personnels :
    • déroulement de la grossesse, diagnostic prénatal d’anomalie des voies urinaires,
    • prématurité, anoxie périnatale ;
  • caractéristiques de l’enfant :
    • âge, sexe,
    • développement psychomoteur (âge d’acquisition de la marche…),
    • acquisition de la continence : âge, conditions, erreurs (mise sur le pot très précoce),
    • terrain particulier : diabète, maladie métabolique ;
  • antécédents d’infections urinaires (hautes ou basses) et germes en cause ;
  • troubles du fonctionnement anorectal : dyschésie (difficultés d’exonération), constipation, encoprésie.

Caractéristiques des troubles urinaires :

  • caractère récent ou ancien des troubles, évolution dans le temps ;
  • énurésie = miction nocturne, complète, involontaire :
    • primaire ou secondaire (apparition après plus de 6 mois sans trouble nocturne),
    • caractère permanent ou intermittent, en début de nuit ou fin de nuit ;
  • pollakiurie = augmentation de la fréquence des mictions ;
  • incontinence diurne avec fuites :
    • abondance, fréquence,
    • perception ou non de ces fuites ;
  • urgenturie ou impériosité mictionnelle = urgence du besoin ;
  • dysurie = gêne à l’écoulement des urines en cours de miction :
    • parfois difficile à mettre en évidence cliniquement, surtout si primaire,
    • besoin ressenti, difficulté à initier la miction, nécessité de poussées abdominales,
    • aspect du jet, durée de la miction ;
  • rétention aiguë d’urines = impossibilité douloureuse d’uriner :
    • rare chez l’enfant,
    • évoquer systématiquement un fécalome.

Attention : ne pas confondre pollakiurie et polyurie.

La polyurie correspond à des quantités d’urines émises sur la journée trop importantes ; alors que la pollakiurie n’est qu’une augmentation de la fréquence.

Penser aux causes métaboliques devant une polyurie avec syndrome polyuro-polydipsique, et en premier lieu au diabète sucré. En cas de suspicion de ce diagnostic, il convient de réaliser en urgence une bandelette urinaire pour rechercher une glycosurie, une cétonurie.

Une énurésie secondaire avec polyurie doit faire suspecter un diabète.

2 . 1 . 2  -  Examen physique


Examen général :

  • fièvre ;
  • hémodynamique, état d’hydratation.

Examen abdomino-pelvien :

  • globe vésical ;
  • masse tumorale ;
  • stase stercorale sur le cadre colique ;
  • toucher rectal (parfois).

Examen urogénital :

  • fosses lombaires ;
  • chez le garçon : méat urétral en place, hypospadias, autre malformation de la verge ;
  • chez la fille : méat urétral, vulve.

Examen du rachis et de l’appareil locomoteur avec examen neurologique :

  • anomalie cutanée dans la région lombosacrée : touffe de poils, angiome, fossette, appendice, déviation du pli interfessier, lipome…
  • déformation osseuse : scoliose, gibbosité, inégalité de longueur des membres inférieurs ;
  • examen neurologique : sensibilité périnéale, syndrome pyramidal.

Bien inspecter l’appareil urogénital.

2 . 1 . 3  -  Autres explorations


La réalisation d’un catalogue mictionnel vient compléter de façon précise l’anamnèse et permet souvent de bien caractériser les troubles urinaires.

Il doit être réalisé par l’enfant avec ses parents et préciser sur au moins 2 jours consécutifs : boissons, nombre de mictions, volume de la miction, existence de fuites et leur abondance, selles.

L’enquête paraclinique est basée sur les résultats de l’approche clinique.

Une enquête paraclinique est fondamentale si on s’oriente vers une origine malformative ou neurologique qu’elle soit à visée morphologique (échographie, cystographie…) ou à visée fonctionnelle (bilan sanguin, scintigraphie, bilan urodynamique…).

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