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Avant de commencer…
Les troubles de la miction et de la continence sont très fréquents chez l’enfant et constituent un motif courant de consultation en pratique quotidienne.
Il convient de ne pas les négliger car ils peuvent avoir un retentissement organique, fonctionnel (infections urinaires fébriles, reflux vésico-urétéral, retentissement sur le haut appareil urinaire) et psychosocial (difficultés scolaires ou déscolarisation, exclusion, moqueries).
Seule une approche clinique rigoureuse permet d’orienter le diagnostic et de poser l’indication d’éventuels examens complémentaires.
Si dans la majorité des cas, il s’agit d’un problème fonctionnel, il ne faut pas perdre de vue que parfois la cause est organique, soit malformative, soit neurologique. Une prise en charge adéquate, souvent prolongée, est alors nécessaire.
Le cycle vésical comporte 2 phases : la phase de remplissage et la phase mictionnelle.
La phase mictionnelle nécessite la coordination de plusieurs muscles. Elle est caractérisée par une contraction vésicale (contraction détrusorienne) et un relâchement sphinctérien.
Normalement un enfant urine 5 à 6 fois par jour.
Chez l’adulte, une miction normale se définit par l’évacuation des urines volontaire, indolore, sans difficultés, et complète, à une fréquence compatible avec une autonomie suffisante.
Chez l’enfant, l’analyse des troubles mictionnels (TM) et de la continence nécessite la connaissance des étapes de l’acquisition de celle-ci. Des causes spécifiques à l’âge pédiatrique sont à connaître.
La caractérisation des troubles mictionnels et des signes associés est essentielle. L’interrogatoire est primordial, mais parfois difficile, l’enfant exprimant difficilement ses problèmes et la famille n’insistant que sur les signes les plus évidents, ou les plus gênants pour elle.
L’examen physique doit être complet et minutieux.
Ne pas banaliser ou ignorer les troubles mictionnels.
L’acquisition de la propreté diurne se fait en moyenne entre les âges de 18 et 30 mois et celle de la continence nocturne vers l’âge de 3 ans. On considère cependant comme normal quelques imperfections de cette continence jusqu’à l’âge de 5 ans.
Chez le nourrisson, le fonctionnement vésico-sphinctérien est automatique. Pour un remplissage vésical faible, la miction survient par contraction de la vessie et relâchement du système sphinctérien. C’est le stade de « vessie infantile ».
Lorsque l’enfant prend conscience du besoin d’uriner et de la nécessité d’acquisition de la propreté pour satisfaire son entourage, il apprend à retarder la miction en inhibant par contraction sphinctérienne la contraction de la vessie. C’est le stade de « vessie immature ». L’enfant acquiert la continence diurne et sa capacité vésicale augmente.
Les connexions avec les centres corticaux se réalisent. L’enfant est capable d’inhiber ou de déclencher volontairement la miction. La continence nocturne est alors acquise. C’est le stade de « vessie adulte ».
Au cours de la croissance, la capacité vésicale s’accroît, de 30 mL chez un nouveau-né à 300 mL ou plus chez l’adulte.
L’acquisition de la continence est une des caractéristiques du développement de l’enfant.