- Pré-requis et Objectifs
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Le paracétamol est le traitement antipyrétique et antalgique le plus prescrit chez l’enfant. L’enfant âgé de 1 à 4 ans est particulièrement concerné.
L’accès en vente libre facilite la consommation, mais aussi la survenue d’accidents d’intoxication. Le produit est présent dans un grand nombre de médicaments, induisant un risque de cumul des doses ingérées. L’interrogatoire rigoureux de la famille à propos de la nature des produits consommés récemment est donc essentiel dans une telle situation.
Le risque accru est lié aux sirops en flacons, malgré des systèmes de fermeture sécurisés, et des présentations adultes à 500 et 1 000 mg.
Le paracétamol est métabolisé par le foie en métabolites conjugués non toxiques. Environ 5 à 10 % du paracétamol sont oxydés par le cytochrome P450 en un métabolite appelé NAPQI, toxique mais inactivé en situation physiologique par le glutathion.
À doses toxiques, la fonction protectrice du glutathion est débordée et le NAPQI dénature les protéines de l’hépatocyte induisant une hépatite centrolobulaire.
La dose toxique théorique est, pour une dose ingérée unique, supérieure à 100 mg/kg chez l’enfant.
Un surdosage non pris en charge conduit à une évolution en deux phases :
Moins de 1 % des enfants intoxiqués développent une hépatite fulminante.
Dose toxique théorique chez l’enfant = dose ingérée unique > 100 mg/kg.
Approche ABC systématique.
L’administration de charbon activé est discutée car l’absorption du paracétamol est très rapide, mais elle peut être proposée jusqu’à 3 heures après la prise du produit (âge > 6 ans).
Le traitement spécifique repose sur la reconstitution des stocks hépatiques de glutathion par l’administration d’un précurseur : la N-acétylcystéine (NAC).
Prise en charge urgente : NAC, réévaluation en fonction de la paracétamolémie à H4 selon le nomogramme de Rumack-Matthew.