Avant de commencer…

La coqueluche est une infection bactérienne due à Bordetella pertussis.

Elle est très contagieuse, d’évolution longue, et potentiellement sévère chez le jeune nourrisson.

Il faut l’évoquer à tout âge devant une toux persistante volontiers spasmodique.

L’urgence est liée aux signes de gravité chez le nouveau-né et le jeune nourrisson : intensité des quintes, apnées, bradycardie, cyanose, dénutrition.

La confirmation diagnostique repose avant tout sur la PCR coqueluche.

La prise en charge repose sur une surveillance étroite des jeunes nourrissons.

L’antibiothérapie par macrolides vise surtout à prévenir la transmission du germe.

La recherche d’un contage dans l’entourage ou de cas secondaires doit toujours être effectuée.

La vaccination répond à la meilleure politique préventive.

Son objectif est la prévention de la coqueluche chez le jeune nourrisson par une protection à la fois individuelle mais aussi et surtout collective par la vaccination de son entourage (cocooning).

Elle est recommandée dans le calendrier vaccinal pour tous les jeunes nourrissons, sans oublier les rappels tardifs chez l’adolescent et l’adulte.

1  -  Pour bien comprendre

1 . 1  -  Épidémiologie


La coqueluche est une infection bactérienne due à Bordetella pertussis (bacille de Bordet-Gengou).

Elle est très contagieuse et potentiellement sévère chez le jeune nourrisson. Elle est responsable dans le monde d’environ 400 000 décès par an chez l’enfant sur les 60 millions de sujets atteints.

La majorité des coqueluches du nourrisson diagnostiquées actuellement est liée à une contamination par un adulte de son entourage proche (parents ou fratrie).

Les sujets surtout concernés par la coqueluche sont :

  • les jeunes nourrissons avant l’âge de la protection vaccinale :
    • protection passive mère-enfant par les anticorps maternels limitée et très brève,
    • 1re injection précoce à l’âge de 2 mois (possible dès 6 semaines), immunité acquise à la 2e injection à l’âge de 4 mois, rappel indispensable à l’âge de 11 mois pour renforcer et prolonger la protection ;
  • les adolescents et adultes ayant perdu la protection conférée par le vaccin ou la maladie (durée de protection d’environ 5 ans).

La coqueluche demeure une lourde préoccupation de santé publique en 2014. Malgré une excellente couverture vaccinale, une recrudescence de la maladie a été observée au cours des 20 dernières années, en France comme dans d’autres pays.

Cette constatation épidémiologique est liée à la diminution (sans suppression) de la circulation de Bordetella pertussis, du fait de la vaccination des nourrissons, entraînant ainsi une baisse des rappels « naturels » chez les adolescents et les adultes vaccinés dans l’enfance, chez lesquels on observe ainsi une augmentation des cas. Cette population ayant perdu sa protection vaccinale contribue à la circulation de l’agent infectieux et à la contamination des jeunes nourrissons non encore protégés.

Population concernée : jeunes nourrissons non encore vaccinés, adolescents et adultes.

1 . 2  -  Rappels d’infectiologie


Bordetella pertussis
 est un bacille à Gram négatif très fragile, de culture difficile.

Les Bordetella parapertussis peuvent également donner des tableaux similaires.

Les mécanismes physiopathologiques font intervenir l’adhésion du germe sur l’épithélium cilié respiratoire et la libération de toxines à tropisme respiratoire et neurologique. La toxine pertussique a un rôle particulier dans la virulence et n’est sécrétée par aucune autre espèce de Bordetella.

La contamination est strictement interhumaine et se fait par voie respiratoire lors de la toux.

La durée d’incubation est de 10 jours en moyenne (7–21 jours) avant les premiers symptômes.

La contagiosité peut durer jusqu’à 3 semaines après le début des signes cliniques en l’absence de traitement antibiotique. À la phase de convalescence, la contagiosité est quasi nulle (même en l’absence de traitement).

La vaccination ou la maladie ne confèrent qu’une protection limitée en durée (quelques années).

En raison de la baisse des rappels naturels précédemment évoquée, les adolescents et les adultes sont à nouveau susceptibles d’être atteints par la coqueluche, et ainsi de transmettre l’agent pathogène à des jeunes nourrissons non ou incomplètement vaccinés (mode de contamination le plus fréquent).

Contagiosité importante. Pas de protection à vie par la vaccination ou la maladie.

1 . 3  -  Recommandations vaccinales


En France, la vaccination contre la coqueluche est recommandée mais non obligatoire (2014).

Les vaccins disponibles actuellement dans notre pays sont les vaccins acellulaires.

Leurs seules contre-indications sont : l’encéphalopathie survenant moins de 7 jours après une dose de vaccin coquelucheux, et l’hypersensibilité à un constituant du vaccin.

Recommandations générales :

  • primo-vaccination du nourrisson aux âges de 2 et 4 mois ;
  • 1er rappel à l’âge de 11 mois ;
  • rappels chez l’enfant à 6 ans et chez l’adolescent à 11–13 ans ;
  • rappel chez l’adulte jeune à 25 ans ;

Recommandations particulières (cocooning) :

  • rattrapage de l’adulte jeune (25 ans) n’ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des 5 dernières années ;
  • vaccination des membres du foyer à l’occasion d’une grossesse (injection actuellement à ne réaliser qu’après l’accouchement pour la mère, mais discussion en cours sur l’intérêt de vacciner les femmes pendant leur grossesse).

Recommandations professionnelles : adultes en contact professionnel avec les nouveau-nés et les nourrissons d’âge < 6 mois (personnels soignants dans leur ensemble et de la petite enfance).

Connaître les recommandations vaccinales actualisées.

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