Les anguillules peuvent se multiplier dans l’intestin de l’homme mais également, sous certaines conditions sur le sol favorisant ainsi la persistance de cette parasitose. Un cycle direct endogène favorise la ténacité et la durée de cette parasitose notamment en cas de corticothérapie prolongée.
Le cycle évolutif de S. stercoralis est résumé dans le schéma suivant :
Dans l’intestin de l’homme on ne connaît que la femelle dite parthénogénétique, ver rond blanchâtre qui mesure 2 à 3 mm par 35 à 40 µm. L’œsophage est cylindrique. Elle vit enchâssée dans la muqueuse duodéno-jéjunale.
Dans la nature on rencontre des mâles et des femelles stercoraires libres. Le mâle mesure 0,7 mm et la femelle 1,2 mm. L’œsophage qui présente un étranglement compris entre deux renflements piriformes est dit rhabditoïde.
Les oeufs (50 à 55 µm de diamètre) sont rarement retrouvés dans les selles, l’éclosion de l’oeuf ayant lieu très rapidement dans l’intestin (stade 1 du cycle parasitaire).
La larve strongyloïde (avec un renflement oesophagien unique) contamine l’homme par voie transcutanée (marche pieds nus) (stades 3 et 3 bis du cycle parasitaire). Elle gagne le poumon par voie lymphatique ou sanguine (stade 4 du cycle parasitaire). Après avoir traversé la paroi de l’alvéole pulmonaire, elle gagne les bronches puis la trachée. Elle est déglutie (stade 5 du cycle parasitaire), gagne l’intestin grêle, devient une femelle adulte parthénogénétique qui s’enfonce dans la muqueuse et y pond ses oeufs.
Les œufs éclosent dans la muqueuse intestinale, les premières larves rhabditoïdes apparaissent dans les selles 27 jours après la contamination.
Une température du sol supérieure à 20°C, favorise la transformation des larves rhabditoïdes émises dans les selles en adultes libres stercoraux capables de fécondation. Elle aboutit à l’émission d’œufs puis de larves rhabditoïdes de seconde génération, capables de devenir des larves strongyloïdes infestantes (cycle stercoral).
Dans l’intestin de l’homme, les larves rhabditoïdes peuvent se transformer en larves strongyloïdes capables de réinfestation à travers la muqueuse du tube digestif ou de la marge anale sans passage par le milieu extérieur (stade 3 du cycle parasitaire). Ce cycle endogène d’auto-infestation explique la ténacité et la durée illimitée de cette parasitose.
L’anguillulose se voit dans tous les pays tropicaux et subtropicaux. Elle est observée dans le sud de l’Europe (Italie, Espagne). En France, les cas sont habituellement importés (Antilles, Réunion…) mais la contamination autochtone reste cependant possible.