3  -  Occlusion de branche de l'artère centrale de la rétine (OBACR)


1. Diagnostic

Tableau clinique

Il est variable selon la localisation de l’occlusion, selon l’étendue du territoire ischémique et selon l’atteinte maculaire. L’atteinte maculaire conditionne le pronostic de cette affection.

Le début des signes fonctionnels est brutal et indolore. Les patients décrivent une amputation du champ visuel souvent à limite horizontale. Une baisse d’acuité visuelle s’observe dans les cas où la branche occluse vascularise la macula. L’examen du fond d’oeil affirme le diagnostic en retrouvant un oedème rétinien ischémique en secteur localisé au territoire de la branche occluse.

Il est important de préciser les rapports exacts avec la macula :
• l’oedème ischémique peut intéresser la macula, entraînant une baisse d’acuité visuelle, cependant moins importante que dans les OACR.
• absence d’atteinte maculaire : ce sont les formes de meilleur pronostic, avec une acuité visuelle conservée.

Le site de l’obstruction se situe souvent au niveau d’une bifurcation artérielle et celle-ci est fréquemment soulignée par la présence d’un embole.

Angiographie à la fluorescéine

Elle n’est pas indispensable au diagnostic, elle permet de mieux préciser le degré et l’étendue de l’occlusion ; l’occlusion de branche se manifeste par un retard de perfusion ou une absence complète de perfusion dans la branche occluse.

Figure 2 : Occlusions de branche de l’artère centrale de la rétine.
Figure 3 : Occlusion de branche de l’artère centrale de la rétine d’origine embolique
Emboles à point de départ carotidien, complication d’une artériographie carotidienne : - a : plusieurs emboles visibles à l’examen du fond doeil (K), - b : angiogaphie fluorescéinique : absence de perfusion dans le territoire de l’artère occluse.

2 . Évolution

Une reperméabilisation de la branche occluse en quelques jours est l’évolution habituelle.
Après quelques semaines, on assiste à une résorption de l’oedème rétinien et à une remonté de l’acuité visuelle. Le pronostic visuel est bon, avec une acuité visuelle supérieure à 5/10èmes dans plus de 80% des cas. L’amputation du champ visuel persiste par contre à titre de séquelle.

3. Étiologie

Les causes sont les mêmes que celles retrouvées dans les cas d’OACR, à l’exclusion de la maladie de Horton (les branches de l’artère centrale de la rétine n’étant pas des artères musculaires contrairement à l’artère centrale elle-même).
Un patient qui présente une occlusion de branche doit, à l’exclusion de la recherche d’une maladie de Horton, bénéficier du même bilan étiologique qu’une OACR.

4. Traitement

Les moyens thérapeutiques sont les mêmes que ceux utilisés dans des cas d’OACR. Les indications doivent être plus restreintes en raison de la bonne récupération habituelle ; néanmoins, un patient en bonne santé qui présente une OBACR avec atteinte maculaire et vu suffisamment tôt peut faire discuter un traitement maximum.

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