Microbiol. Mol. Biol. Rev. December 2009; 73:684-711
- Pré-requis et Objectifs
- Cours
- Annexes
Outre le tropisme d'espèce très prononcé pour les rongeurs, les lagomorphes et accidentellement l'homme, il convient d'indiquer le tropisme du derme et d'organes avec l'atteinte du système réticulo-histiocytaire (ganglions lymphatiques, rate, foie). Il s'agit de bactéries intra-cellulaires strictes, du moins in vivo.
Après pénétration (cutanée, la plus courante, ou d'une muqueuse), la bactérie se multiplie localement et gagne les ganglions lymphatiques locaux pour passer finalement dans le sang. Après phagocytose par les macrophages, F. tularensis inhibe la fusion phagosomes-lysosomes mais une acidification des phagosomes est indispensable à la multiplication bactérienne (Figure 6).
Elle se multiplie ensuite dans le foie (multiple abcès visibles à l'œil nu) et la rate (splénomégalie marquée) (cf image ci-dessus). La réponse immunitaire, principalement à médiation cellulaire, est responsable de la formation de granulomes (cf ci-dessous). Son nouveau passage dans le sang provoque une septicémie, souvent mortelle chez l'animal.
Les facteurs de pathogénicité (Figure 7) commencent à être mieux connus avec la mise en évidence de l'excrétion de la phosphatase acide qui inhibe rendement ("burst") oxydatif des polynucléaires comme déjà rapporté pour deux autres pathogènes intracellulaires: Leishmania et Legionella. Elle possède aussi un LPS apparemment commun à toutes les souches dont l’activité endotoxinique est faible. Le LPS n'induit pas la synthèse d'IL-1 par les cellules mononucléées et provoque la synthèse de faibles quantités de TNF par les macrophages. Le LPS semble nécessaire pour la croissance intra-macrophagique. La capsule joue un rôle dans la virulence, les souches non capsulées étant peu pathogènes. Enfin, celle-ci n'est pas indispensable à la survie dans les phagocytes mais joue un rôle essentiel pour la résistance au pouvoir bactéricide du sérum.