La France se distingue des pays voisins par le fait que le fœtus n’est pas reconnu, sur le plan législatif, comme une personne. Ceci modifie les différentes approches éthiques qui abordent les intérêts de la mère ou du fœtus.
Selon l'article L. 2212-8 du CSP, un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse mais il doit informer, sans délai, l'intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention selon les modalités prévues à l'article L. 2212-2 du CSP.
Il en est de même pour les sages-femmes, infirmiers ou infirmières ou auxiliaires médicaux, qui ne sont tenus de concourir à une interruption de grossesse.
Ces dispositions s’appliquent également aux interruptions de grossesse pour motif médical. (Article L2213-2 du CSP).
Dans le cadre d’une approche éthique, nous constatons tout d’abord, la protection de la vie par la société :
La loi sur l’IVG a bouleversé les valeurs traditionnelles de la médecine, puisque le médecin doit défendre la vie et ne peut donner la mort. D’autres dimensions apparaissent : le droit des femmes à la santé, le respect de ce droit, le respect du choix et de l’autonomie de la femme.
Face à la pratique de l'avortement que la morale réprouve et en même temps confronté aux complications des avortements clandestins, le législateur s'est donc décidé à voter cette loi qui est bien une loi de santé publique et non une loi morale.
Mais déjà des questions surgissent :
Il est donc primordial d’aborder l’information à la sexualité et la vie affective, ainsi qu’à la contraception dans les établissements scolaires et de soins, l’IVG étant souvent la solution à un échec ou une erreur de ces démarches.
Sur ce dernier point, il existe un consensus biologique de la vie humaine, il s'agit de l'œuf fécondé.
Par contre, le début de la personne humaine fait l’objet de nombreux débats et controverses.
Selon les religions, celle-ci va de la fécondation jusqu’à la fin de la morphogénèse et les limites de la viabilité.
Pour la loi et l’état civil, seule la naissance donne une existence juridique à la personne : à ce titre, l’embryon n’est pas une personne juridique.
La loi autorisant l’IVG procède d’une médecine qui protège la femme, puisque dès le début de la grossesse, la femme refuse son état. Ce refus est à prendre en compte dans tous ses aspects signifiants, car porteur de "détresse" :
Cette médecine choisit la personne présente, en médicalisant un acte qui présente de nombreux risques (infections, infertilité, souffrance, voire décès), elle devient garante du respect des droits universels de l’homme, dont le droit à la santé et la liberté individuelle.
Face au dilemme éthique où le médecin doit défendre la vie, il n’est pas inutile de rappeler la définition de la santé soit un état complet de bien-être physique, psychique et social. S'agit-il de la santé de la femme ou de la santé de l’enfant qui n’est pas né ?
Il est important de rappeler que la Loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001, relative à l’IVG et à la contraception a modernisée la loi de 1975, en tenant compte des évolutions tant médicales que sociales mais ne remet aucunement en cause ses grands principes, précédemment cités :