4
.
3
-
Premier examen en salle de naissance –
4
.
3
.
1
-
aspect du nouveau-né
A l'inspection on notera la qualité de la peau (finesse, sécheresse, desquamation), la coloration globale (rose, érythrosique, pâle, cyanosée, ictérique), la coloration des extrémités (roses, ongles cyanosés, extrémités cyanosées dans leur ensemble). L'acrocyanose des extrémités est physiologique durant les 24 premières heures ; elle est majorée par l'hypothermie, et alors associée à une cyanose péribuccale. Une érythrose est habituelle. La peau est recouverte de vernix caseosaDéfinitionenduit blanchâtre adhérent à la peau à la naissance , produit blanc graisseux qui prédomine dans les plis.
Des pétéchies siègent dans les zones de frottement, plis, dos, dues à un essuyage un peu appuyé. On s'assure de leur caractère isolé et de leur régression.
On peut observer des anomalies sans signification pathologique comme :
- angiomes plans de la racine du nez, sur le front ou la nuque,
- tâche bleue sur les cuisses ou la région sacrée (tâche mongoloïde) chez les nouveau-nés dont les parents sont d'origine méditerranéenne.
4
.
3
.
2
-
La respiration
L'examen débute par l'inspection : la fréquence respiratoire au repos est comptée sur une à deux minutes ; les valeurs normales varient de 35 à 50/min. Au-delà de 60/min, on parle de tachypnée ou polypnée ; en deçà de 30/min, des apnées sont à craindre. Des variations du rythme respiratoire peuvent être observées selon les phases de sommeil : accès bref de polypnée avec mouvements oculaires dans le sommeil paradoxal ; la fréquence respiratoire se normalise ensuite rapidement. Le thorax se soulève symétriquement. La respiration est de type abdominal. Le temps inspiratoire est égal au temps expiratoire. Le nouveau-né respire bouche fermée, sauf pendant les cris.
L'auscultation note le caractère symétrique du murmure vésiculaire, l'absence de râles.
La percussion est sonore et symétrique.
L'existence d'un ou plusieurs des éléments suivants est pathologique :
- Une fréquence respiratoire > à 60 par minute,
- Une pause respiratoire (apnée) dont la durée dépasse 20 secondes,
- Des signes de lutte traduisant une détresse respiratoire, cotés par le score de Silvermann
4
.
3
.
3
-
Le cœur et les vaisseaux
L’examen se fait avec un stéthoscope adapté au nouveau-né.
A l'auscultation cardiaque, les bruits du cœur sont mieux perçus au bord gauche du sternum. Le rythme est régulier ; des extrasystoles isolées sont possibles. La fréquence cardiaque, comptée sur une minute, est normalement comprise entre 120 et 150 par minute avec une variation en fonction de l’activité du nouveau-né
Une bradycardie persistante, définie à terme par une fréquence cardiaque < 80/min, impose une surveillance cardioscopique et un bilan étiologique. Une tachycardie permanente > 160/min fait rechercher un trouble du rythme, des signes d'insuffisance cardiaque, d'infection, d'hyperthyroïdie, d'intoxication médicamenteuse ou de sevrage ; elle justifie examens complémentaires et surveillance médicalisée. Un souffle systolique, fonctionnel et bénin, endapexien, irradiant aux bases pulmonaires, est possible ; il régresse spontanément. Un souffle sous-claviculaire gauche est parfois audible dans les 48 premières heures du fait de la perméabilité persistante du canal artériel. La palpation des pouls fémoraux se fait sur des membres inférieurs étendus, avec l'index à plat sur les cuisses, la pulpe étant dans le creux inguinal. Ils doivent être d'amplitude égale aux pouls huméraux, ce qui élimine une coarctation de l'aorte.
La prise de la tension artérielle est indispensable en cas d'anomalie de palpation des pouls périphériques.
La TA systolique normale du nouveau-né est de 50 (°} 12) mm de mercure.
La circulation périphérique capillaire est appréciée par le temps de recoloration d'une zone cutanée comprimée pendant quelques secondes. Il est normalement inférieur à 3 secondes.
4
.
3
.
4
-
L'abdomen et les fosses lombaires
Le premier méconium est émis avant la 36ème heure de vie (tenir compte d'un liquide amniotique teinté et méconial), le transit est régulier (renvoi cours allaitement) ; il n'y a pas de vomissement ou de régurgitations vertes. A l'inspection, un ballonnement doit faire évoquer un syndrome occlusif ; vérifier la perméabilité anale, la place du sphincter, et l'absence de fistule périnéale. L'auscultation recherche des bruits hydro-aériques. Lors de la palpation, la paroi est souple, indolore ; aucune masse n'est palpable ; le foie déborde normalement le xiphoïde de 2 cm, et de 5 cm au maximum le rebord costal droit sur la ligne mamelonnaire. Toute rate largement palpable est pathologique.
Les fosses lombaires sont libres ; le pôle inférieur des reins peut toutefois être palpable, surtout à gauche. L'émission des premières urines se fait normalement avant H48. Un dépôt orangé dans les urines, dû aux cristaux d'urate de soude, est fréquent et bénin dans les premiers jours de vie. Il faut le différencier d'une hématurie par bandelette réactive et/ou cytologie urinaire. Un globe vésical doit faire observer le jet mictionnel : il est normalement franc chez le garçon. En son absence, on évoque un obstacle urétral.
Les orifices herniaires sont libres. Le diastasis des droits ou hernie de la ligne blanche réalise un bombement sus-ombilical palpable et/ou visible au moment des cris ; bénin, il involue spontanément.
4
.
3
.
5
-
Examen génito-urinaire et périnéal.
A ce stade d'examen précoce, l’objectif est de vérifier qu'il n'y a pas d'ambiguïté des organes génitaux externes.
Toute ambiguïté sexuelle doit être reconnue rapidement et prise en charge dès les premières heures de vie.
Elle pose deux problèmes :
- Ne pas déclarer abusivement un sexe déterminé
- Ne pas méconnaître une hyperplasie congénitale des surrénales mettant la vie de l'enfant en danger.
L'examen minutieux de la région périnéale, permet de vérifier l'absence de toute anomalie du bas appareil (uro)-digestif.
Un anus normal doit avoir tous les caractères suivants :
- Situé sur la ligne médiane,
- À environ 2 cm de la fourchette vulvaire ou de l'extrémité du raphé scrotal,
- Être pigmenté et présenter des plis radiaires,
- Être contractile (stimulation douce),
- Être perméable sur plusieurs centimètres (à la sonde),
- Seul orifice dans la région
Chez le garçon :
Le scrotum est plus au moins plissé avec un raphé médian. Les testicules peuvent être palpes dans les bourses ou à l'anneau. On vérifie la taille de la verge et la position de l'orifice urétral (épispadias ou hypospadias ). Il existe presque toujours un phimosis.
Une hydrocèle est fréquente et régresse spontanément.
Chez la fille :
Petites lèvres et clitoris sont transitoirement hypertrophies. Il faut vérifier les orifices urétral et vaginal, la distance ano-vulvaire. On recherche une éventuelle imperforation de l'hymen.
5/10