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Histologie des polypes
Il existe quatre variétés histologiques de polypes colorectaux bénins, dont seuls les polypes adénomateux peuvent se transformer en cancers :
– les polypes adénomateux (ou polyadénome ou adénome) résultent de la prolifération des cellules des glandes de Lieberkühn. La classification OMS distingue trois sous-types histologiques :
• l’adénome tubuleux (75 %),
• l’adénome tubulo-villeux (20 %),
• l’adénome villeux (5 %).
– La prévalence des adénomes est élevée, augmentant avec l’âge à partir de 30-40 ans pour atteindre 30 % des sujets de 65 ans. Le sex-ratio hommes/femmes des adénomes est de 2. Les adénomes peuvent se transformer en cancer (voir infra). Le cancer invasif est précédé par une dysplasie. On décrit deux degrés de dysplasie : bas grade et haut grade. Tout adénome bénin est par définition en dysplasie de bas grade. La dysplasie de haut grade correspond au premier stade du cancer (cancer intra-épithélial) ;
– les polypes hyperplasiques se présentent comme un simple allongement des cryptes glandulaires dont le contour luminal prend un aspect festonné. Ils prédominent dans le côlon distal et le rectum. La prévalence des polypes hyperplasiques sporadiques augmente avec l’âge ; elle est de l’ordre de 20-30 % à 50 ans ;
– les polypes juvéniles sont formés de tubes kystiques développés dans un chorion souvent inflammatoire. Les polypes juvéniles sporadiques sont rares, le plus souvent uniques et observés chez les enfants âgés de 1 à 7 ans ;
– les pseudo-polypes inflammatoires sont formés de muqueuse et de tissu de granulation. Ils représentent un îlot résiduel isolé après cicatrisation d’ulcérations de rectocolite hémorragique et de maladie de Crohn.
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Filiation adénome-cancer
Le type histologique largement majoritaire des cancers colorectaux, l’adénocarcinome, se développe le plus souvent à partir d’un adénome. Celui-ci peut être pédiculé, sessile ou même être à peine en relief dans le cas de l’adénome plan. Le risque de cancer croît avec le nombre, la taille de l’adénome (> 1 cm) et la proportion du contingent villeux. La présence de foyers cancéreux dans un adénome est de l’ordre de 1 % dans les adénomes tubuleux, de 12 % dans les adénomes tubulo-villeux et de 15 % dans les adénomes villeux. Dans un adénome de moins de 1 cm, cette éventualité est très peu probable (0,3 %). Sur 1 000 adénomes, 100 atteindront la taille de 1 cm et 25 d’entre eux deviendront des cancers dans un délai de 10 à 20 ans (fig. 9.2).
La probabilité cumulative de transformation cancéreuse d’un adénome de diamètre supérieur ou égal à 1 cm est de 2,5 % à 5 ans, 8 % à 10 ans et 24 % à 20 ans. Certains cancers se développent à partir d’adénomes plans et de petite taille,principalement dans le côlon droit, en particulier au cours du syndrome HNPCC (Hereditary non polyposis colon cancer, voir supra).
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