3  -  Quelle est la prise en charge thérapeutique lorsqu'il n'existe pas d'argument immédiat de malignité ?

3 . 1  -  Les indications opératoires

Les indications opératoires sont :

  • l'existence de complications,
  • la persistance après 3 cycles,
  • des critères de kystes organiques,
  • devant une modification d'un kyste d'allure fonctionnelle.

3 . 2  -  La cœlioscopie

Elle débute par une exploration complète de la cavité abdominale.

On procède ensuite au traitement du kyste supposé bénin :

3 . 3  -  Deux autres possibilités peuvent être proposées dans certains cas

a. L'abstention thérapeutique

Elle est admissible en cas de kyste uniloculaire, anéchogène, à paroi fine, sans cloison ni végétation mesurant moins de 50 mm de diamètre, associé à un CA 125 sérique normal.

Moins de 1 % de ces « kystes » correspondent en fait à des cancers.

L'abstention est dans ces cas d'autant plus intéressante, qu'il existe des contre-indications ou des facteurs de risque importants à l'anesthésie ou à la chirurgie. Les risques liés à l'intervention seraient alors supérieurs aux bénéfices attendus.


b. La ponction échoguidée


La ponction des kystes ovariens est également possible. Les indications sont identiques à celles de l'abstention.

Le geste consiste en l'aspiration du contenu du kyste grâce à une ponction échoguidée. Il permet de faire une cytologie sur le contenu du kyste (dont la valeur prédictive est cependant médiocre) ainsi qu'un dosage du CA 125 et de l'œstradiolDéfinitionŒstradiol ou estradiol : Dérivé naturel du métabolisme du cholestérol (via la testostérone), et d'intérêt vital pour le maintien de la fertilité et des caractères sexuels secondaires chez la femme. dans le liquide du kyste.

3 . 4  -  Quelles sont les évolutions des kystes ovariens ?

Ces tumeurs sont souvent latentes mais peuvent à tout moment se compliquer de façon aiguë ou subaiguë. Ce sont :

  • La torsion
    • Elle survient surtout pour les kystes lourds : dermoïdes, mucineux ; ou les kystes munis d'un pédicule très fin : kyste du parovaire.
    • Le tableau clinique est caractéristique : il s'agit d'un coup de tonnerre dans un ciel serein. La douleur abdomino-pelvienne débute brutalement d'une seconde à l'autre et ne cède pas. Elle est associée à des vomissements et nausées.
    • L'examen retrouve un tableau de défense abdomino-pelvienne généralisée. L'examen gynécologique note un cul-de-sac extrêmement douloureux. Il n'y a pas de signe infectieux, ni de signe pouvant faire évoquer une occlusion.
    • Souvent des épisodes de subtorsion ont précédé l'accident aigu. L'échographie montre une image latéro-utérine. Le Doppler peut montrer l'arrêt de la vascularisation au niveau des pédicules utéro-ovariens et infundibulopelviens. Une intervention est nécessaire en urgence pour détordre le kyste. Il faut être conservateur chez les femmes jeunes, même en cas de geste tardif et même si l'aspect de l'ovaire est inquiétant.
    • Des contrôles tardifs ont montré la récupération d'une fonction subnormale.
    • Les classiques troubles de l'hémostaseDéfinitionProcessus physiologique qui permet d'interrompre le saignement pour éviter l'hémorragie. ne sont plus jamais observés.
  • L'hémorragie intrakystique
    • Elle survient souvent dans des kystes fonctionnels. Elle provoque l'apparition d'un syndrome douloureux pelvien à début rapide. L'examen clinique retrouve une défense dans l'une des deux fosses iliaques. L'un des culs-de-sac est comblé et douloureux. L'échographie retrouve un kyste très finement échogène si l'examen est réalisé tôt après l'accident ou hétérogène si l'examen est réalisé plus tard. Il est fréquent d'observer un épanchement péritonéal associé. Ici encore le traitement chirurgical s'impose afin de confirmer le diagnostic, d'arrêter l'hémorragie, et de traiter le kyste.
  • La rupture du kyste de l'ovaire
    • Elle complique souvent l'hémorragie et ou la torsion. Le tableau est globalement superposable à celui de l'hémorragie. L'échographie peut orienter le diagnostic en montrant un épanchement péritonéal abondant. L'intervention confirme le diagnostic et permet le traitement.
  • Les rares compressions d'organes pelviens
    • (vésicale, rectale, veineuse, urétérale).
3/4