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L'incidence est de 80/100 000 femmes par an, correspondant à 50 000 nouveaux cas par an, avec une prévalence augmentant d'environ 2 % par an. Une femme sur 10 fera un cancer du sein. Le pic de fréquence de mortalité est de 60 ans.
C'est un cancer fréquent.
La mortalité enregistre de lents progrès liés au diagnostic plus précoce et aux progrès thérapeutiques (nouvelles drogues, meilleures indications des traitements adjuvants), de l'ordre de 10 000 décès par an.
La survie globale à 5 ans est de 80 %, oscillant entre 95 % pour les stades I et 30 % pour les stades IV.
Le pronostic global n'est pas très bon mais celui des formes précoces permet de justifier le dépistage organisé.
L'histoire naturelle est assez bien connue. La plupart des lésions mammaires mastosiques ou cancéreuses naissent au niveau de l'UTDL (l'unité terminale ductulo-lobulaire de Wellings).
Le temps de doublement moyen est de 3 mois ; une lésion palpable de 1 cm correspond à 10 ans d'évolution. Un cancer est mammographiquement décelable à partir de 0,5 cm.
L'extension est d'abord locorégionale : ganglions (N) axillaires, ganglions de la chaîne mammaire interne et sus-claviculaires (cancers centraux et internes) puis générale par voie lymphatique et veineuse : os, plèvre, poumons, foie et cerveau.
Les facteurs de risque sont liés à la vie génitale :
D'autres facteurs sont incriminés : l'obésité post-ménopausique, l'irradiation, l'alcool, le tabac, le haut niveau socio-économique.
Les aspects génétiques sont fondamentaux en pathologie mammaire. On distingue :
La mammographie peut dépister des lésions tumorales à partir d'une taille moyenne de 5 mm (avec des variations importantes selon la situation de la lésion et la densité mammaire), tandis que la palpation ne dépiste en moyenne que des tumeurs de plus de 1 cm (correspondant à 10 ans d'évolution). Or il existe une corrélation nette entre la taille tumorale et le risque d'extension métastatique (on estime qu'environ 50 % des tumeurs de plus de 3 cm sont déjà métastatiques). De plus la mammographie permet de diagnostiquer des lésions malignes non encore invasives (carcinomes in situ) en mettant en évidence en particulier des microcalcifications mammaires, dont le pronostic est excellent après traitement.
Ce cancer de pronostic sévère remplit les critères pour la mise en place d'un dépistage.
« Chez les patientes de 50 à 74 ans, examen clinique précédant une mammographie avec deux incidences (oblique et face), tous les deux ans avec lecture par deux radiologues, et associée à des examens complémentaires si nécessaires dans le même temps ».
Le test de dépistage a démontré son efficacité en termes de réduction de la mortalité.
Prévention primaire (elle est illusoire) : sport de haut niveau dans le jeune âge, alimentation moins occidentale, retarder les ménarches à 16 ans, et obtenir une première grossesse à terme dès l'âge de 18 ans… voire chirurgie prophylactique en cas de mutation des gènes BRCA1 et 2.
Des essais sont en cours en utilisant des modulateurs de réponse œstrogéniques (tamoxifène et raloxifène), mais ces molécules posent le problème des effets secondaires (risques thromboemboliques, de cancer endométrial, de lithiase vésiculaire de cataracte de dystrophie ovarienne…).