La symptomatologie clinique classique de l’hypercalcémie est résumée dans le tableau 20.I. Ces signes sont peu spécifiques et le diagnostic n’est évoqué que lorsque plusieurs de ces signes sont associés, ce qui est le cas lorsque la calcémie est supérieure à 3 mmol/L (soit 120 mg/L). La majorité des hypercalcémies modérées, comprises entre 2,63 et 3 mmol/L (soit 105 et 120 mg/L), sont peu ou totalement asymptomatiques. Dans plus de 50 % des cas, le diagnostic d’hypercalcémie se fait de façon fortuite, à l’occasion d’un dosage systématique de la calcémie.
Signes généraux | Asthénie générale et musculaire |
Signes rénaux | Polyuropolydipsie Lithiases rénales (récidivantes, bilatérales) |
Signes digestifs | Anorexie Constipation Nausées, vomissements |
Signes neuropsychiques | Apathie Somnolence Altération de la conscience (confusion, psychose, coma) |
Signes cardiovasculaires | Hypertension Raccourcissement de QT à l’ECG |
L’hypercalcémie maligne est une urgence métabolique : la calcémie est en général > 3,25 mmol/L (soit 130 mg/L). La déshydratation est toujours présente et entretient l’élévation de la calcémie (déshydratation induite par la polyurie ou par les troubles digestifs entraînant une insuffisance rénale qui aggrave l’hypercalcémie en réduisant la clairance calcique). En plus des signes graves cités plus haut (confusion, coma, insuffisance rénale), il y a un risque cardiaque : troubles du rythme cardiaque, bradycardie avec asystolie. Les digitaliques favorisent ces complications (ils sont contre-indiqués en cas d’hypercalcémie).
La liste des maladies susceptibles d’engendrer une hypercalcémie est longue, mais deux étiologies sont largement majoritaires puisqu’elles représentent à elles seules 80 à 90 % du total :
Le diagnostic étiologique est schématisé dans la figure 20.1.