4 . 3  -  Dissémination lymphatique régionale

En raison du caractère lymphophile des carcinomes de la cavité buccale, une adénopathie est trouvée dans près d'un cas sur deux dès la première consultation.

Tous les territoires ganglionnaires cervicaux des deux côtés doivent être palpés : sous-mentonnier, submandibulaire, jugulocarotidien (particulièrement les relais sous-digastrique de Küttner et sus-omo-hyoïdien de Poirier), spinal et cervical transverse.

En cas d'adénopathie, ses caractéristiques sont précisées :

  • unique ou multiple ;
  • homo-, contro- ou bilatéralité ;
  • dureté ;
  • dimension :
    • plus de 1 cm : vraisemblablement métastatique ;
    • plus de 3 cm : réputée en rupture capsulaire, plutôt de mauvais pronostic ;
  • fixité, appréciée par rapport au plan profond (immobile en tous sens), à l'axe vasculaire (immobile verticalement mais mobile transversalement), à la peau ou, au contraire, parfaitement mobile sur tous les plans.


Il n'existe aucun parallélisme entre le volume tumoral et celui de l'adénopathie métastatique, celle-ci pouvant d'ailleurs être révélatrice de la tumeur primitive.

Les renseignements apportés par l'examen clinique concernant la tumeur et les ganglions sont rapportés sur un schéma daté et la lésion tumorale est, si possible, photographiée.

4 . 4  -  Biopsie et examen anatomopathologique

Si, à ce stade, le diagnostic de cancer ne laisse cliniquement que peu de place au doute, il requiert une confirmation histologique.

Biopsie et examen anatomopathologique sont un impératif médico-légal avant toute prise en charge thérapeutique.

L’étude histologique :

  • confirme la nature exacte de la tumeur (tumeur maligne) ;
  • renseigne sur sa variété histologique (carcinome épidermoïde dans 90 % des cas) ;
  • détermine :
    • son degré de différenciation ;
    • sa nature infiltrante ou non.


À défaut de valeur pronostique, le résultat de cette biopsie orientera les indications thérapeutiques.

Parmi les 10 % de cas qui ne sont pas des carcinomes épidermoïdes, 5 % sont des carcinomes glandulaires (adénocarcinome, carcinome adénoïde kystique, carcinome mucoépidermoïde), les 5 % restants concernent des tumeurs plus rares (sarcomes, lymphomes, tumeurs nerveuses, etc.).

4 . 5  -  Dissémination à distance par voie sanguine

Le poumon, le foie et le squelette osseux sont les organes cibles des cancers des VADS. Les métastases à distance sont présentes dans 40 % des cancers et apparaissent généralement dans les deux premières années.

5/10