3  -  Diagnostic et prélèvements

Le diagnostic de tuberculose repose sur la mise en évidence du germe (Mycobacterium tuberculosis, rarement bovis ou africanum).

La mise en évidence du germe est souvent difficile (peu nombreux, culture difficile), d’où des prélèvements multiples avec envoi en bactériologie (crachats, tubages gastriques, urines, LCR, etc.).

Si des prélèvements de tissus sont faits, il faut prévoir l’analyse bactériologique et anatomopathologique.

3 . 1  -  Bactériologie des liquides et prélèvements multiples

  • Examen direct avec coloration de Ziehl (BAAR ?) et d’auramine (immunofluorescence).
  • Culture sur milieux spéciaux solides (Löwenstein-Jensen) ou liquides.
  • Identification du germe (sous-type de mycobactérie).
  • Antibiogramme.

3 . 2  -  Anatomie pathologique

En cas de biopsie, il faut aussi envoyer un fragment en anatomie pathologique pour recherche sur les prélèvements fixés en formol et inclus en paraffine de granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires avec nécrose caséeuse centrale et coloration de Ziehl.

Aspect du granulome (figure 4) : association des cellules épithélioïdes (cellules histiocytaires de grande taille, allongées) et des cellules géantes multinucléées autour de la nécrose caséeuse (matériel acellulaire, éosinophile et granuleux). Des lymphocytes sont présents en périphérie.

Figure 4 : Granulome épithélioïde et gigantocellulaire avec nécrose caséeuse
Il associe des cellules épithélioïdes (flèche grise : cellules histiocytaires de grande taille, allongées, au cytoplasme éosinophile et au noyau allongé excentré) et des cellules géantes multinucléées (flèche noire) entourant la nécrose caséeuse (flèche blanche – matériel acellulaire, éosinophile et granuleux). Reproduction avec la permission du Dr Yale Rosen.

La présence de granulomes épithélioïdes sera un fort argument en faveur du diagnostic de tuberculose.

La nécrose centrale caséeuse n’est pas constante. Lorsqu’elle est présente, elle est très évocatrice de tuberculose, mais non totalement spécifique. Des granulomes avec nécrose caséeuse peuvent se voir au cours d’autres infections (champignons par exemple).

La coloration de Ziehl-Neelsen à la recherche de BAAR doit être faite (figure 5), mais c’est une coloration peu performante et sa négativité n’élimine pas le diagnostic +++ (les bacilles sont très peu nombreux dans les lésions granulomateuses et dans la nécrose caséeuse).

Les prélèvements tissulaires possibles sont : biopsie d’une lésion sous repérage écho- ou scannographique en fonction de la clinique (os, foie, biopsie transbronchique, biopsie pleurale).

Figure 5 : Mise en évidence d’un bacille acido-alcoolorésistant (BAAR) par coloration de Ziehl-Neelsen. Le BAAR (mycobactérie) apparaît sous la forme d’un bâtonnet rose

N.B : les ganglions doivent faire l’objet d’une biopsie-exérèse (risque de fistulisation après ponction).

Les prélèvements tissulaires sont toujours à partager entre la bactériologie et l’anatomie pathologique.

3/3