2
.
2
-
Tumeurs des parenchymes exocrines
Ce sont des tumeurs développées dans des organes pleins :seins, glandes annexes du tube digestif (foie, pancréas, glandes salivaires), ovaires, prostate, reins…
À noter que le foie, le pancréas, les ovaires sont également le siège de tumeurs développées aux dépens de leur contingent glandulaire endocrine (traitées plus loin).
2
.
2
.
1
-
Aspects macroscopiques communs
Les adénomes (tumeurs bénignes) des parenchymes glandulaires forment une masse (nodule) unique, régulièrement arrondie, encapsulée. Cette masse est généralement homogène, de même consistance et de même coloration que le tissu normal voisin qu’elle repousse et déforme (figure 10.19A). Ils peuvent être kystiques (cystadénome) (figure 10.19B et C).
Les adénocarcinomes (tumeurs malignes) sont uniques ou multiples, de forme irrégulière, mal limités, envoyant des prolongements dans le tissu sain (forme étoilée), de consistance souvent dure. Ils peuvent être nodulaires, unique ou multiples, fréquemment remaniés par des phénomènes nécrotiques (pouvant réaliser des pseudo-kystes) et hémorragiques leur conférant un aspect hétérogène à la coupe. La consistance est généralement ferme, sauf en cas de nécrose. Une forme particulière par sa dureté et son caractère rétractile, dus à l’existence d’un stroma fibreux abondant, est dénommée squirrhe. Ils peuvent aussi être kystiques (cystadénocarcinome), principalement au niveau de l’ovaire, mais comportent souvent des zones végétantes en plus des secteurs kystiques (figure 10.20).
2
.
2
.
2
-
Tumeurs mammaires
Tumeurs bénignes : adénofibromes
Au niveau de la glande mammaire, la prolifération adénomateuse est associée à un développement du tissu conjonctif réalisant une tumeur à double composante glandulaire et conjonctive. On retrouve également cela dans la glande prostatique.
- Présentation clinique : les adénofibromes surviennent chez la femme jeune. Il s’agit de tumeurs arrondies, fermes et mobiles.
- Macroscopiquement, ils forment un nodule rond, dur, encapsulé (figure 10.21A).
- Microscopiquement, c’est une prolifération des galactophores : canaux à double assise cellulaire cylindrique interne et myoépithéliale externe. Les canaux sont refoulés en fentes étirées par la prolifération du tissu conjonctif (figure 10.21B).
- Pronostic : l’adénofibrome ne récidive pas si l’exérèse a été complète.
Tumeurs malignes : carcinomes
Une femme sur 10 sera atteinte d’un cancer du sein pendant sa vie.
-
Facteurs de risque :
- le sexe féminin, avec une augmentation du risque avec l’âge ;
- une importante exposition aux estrogènes (intervalle long entre la puberté et la ménopause) ;
- âge élevé à la première grossesse ;
- obésité, régime riche en graisses ;
- histoire familiale de cancer de sein ;
- altération des gènes de prédisposition au cancer du sein : BRCA1 et BRCA2 ;
- facteur géographique ;
- présence, dans les biopsies antérieures, d’une hyperplasie canalaire atypique ou d’autres pathologies de type prolifératif.
NB : il n’y pas de filiation directe entre adénofibrome et cancer du sein. Les lésions précancéreuses du sein sont des lésions épithéliales de type hyperplasique et dysplasique.
- Présentation clinique : les adénocarcinomes du sein surviennent avec un maximum de fréquence chez la femme après 50 ans, mais parfois avant 35 ans. La localisation la plus fréquente est le quadrant supéro-externe du sein, puis la région rétro-mamelonnaire. La tumeur est soit de découverte clinique : masse palpable de la glande mammaire, dure, parfois fixée ; ou plus souvent depuis la généralisation du dépistage, de découverte mammographique (radiographie de la glande mammaire), devant un foyer de microcalcifications.
- Macroscopiquement, il s’agit le plus souvent d’un nodule tumoral stellaire, éventuellement adhérent, avec rétraction du mamelon quand il est proche (figure 10.22A).
- Microscopiquement, la prolifération adénocarcinomateuse est plus ou moins bien différenciée (figure 10.22B).Il faudra rechercher la présence d’emboles vasculaires sanguins ou lymphatiques. La prolifération carcinomateuse peut rester limitée aux canaux : on parle alors de carcinome in situ.
- Pronostic : le pathologiste intervient en évaluant le grade histopronostique de Scarff, Bloom et Richardson (SBR), qui prend en compte le degré de différenciation glandulaire, l’importance des anomalies cytonucléaires et le nombre de mitoses (figure 10.23). Il évalue également le stade d’extension (TNM : taille de la tumeur, nombre et siège des adénopathies métastatiques, métastases à distance).
- Évolution. L’extension tumorale se fait :
- localement par invasion des structures voisines (peau, mamelon, muscle pectoral) et par dissémination ganglionnaire axillaire, fréquente et conditionnant le pronostic ;
- à distance par diffusion métastatique au poumon, à la plèvre, à l’os.
Voir aussi ci-dessous "En savoir plus 10.1 – Cas particulier des tumeurs kystiques de l’ovaire".
En savoir plus 10.1 Tumeurs kystiques ovariennes
Dans l’ovaire, certaines tumeurs kystiques sont des cystadénomes tout à fait bénins, avec un revêtement interne fait de cellules épithéliales ressemblant à des cellules séreuses ou mucineuses normales.
D’autres tumeurs kystiques ovariennes peuvent présenter une prolifération épithéliale plus intense : celle-ci forme en bordure de la cavité kystique des zones plus épaisses et végétantes (souvent détectables par l’échographie), et présentent microscopiquement des anomalies cytologiques plus marquées : ces tumeurs sont appelées borderline : le terme anglais borderline signifie « tumeurs à la limite de la malignité » ou « à malignité atténuée ». Leur pronostic est intermédiaire entre l’excellent pronostic des cystadénomes bénins (curables par l’exérèse chirurgicale simple) et le pronostic péjoratif des carcinomes de l’ovaire.
5/9