2 . 2  -  Miction

La miction normale est volontaire, ne nécessite pas de poussée abdominale et permet à la vessie de se vider complètement.

La fréquence des mictions est d’environ 4 à 6 fois par jour.

On peut remplir la vessie jusqu’à 500 à 600 ml, mais l’envie d’uriner est ressentie à partir de 300 ml.

Les anomalies de la miction recherchées par l'interrogatoire sont les suivantes :

  • Dysurie
    • stricto sensu, il s’agit d’un « trouble de la miction »
    • les mictions sont lentes, pénibles, en plusieurs temps,
    • diminution de la force et du calibre du jet
    • il faut pousser pour uriner
    • sensation de vidange incomplète de la vessie
    • la dysurie est l'expression clinique de la lutte du detrusor contre un obstacle anatomique
      • fait rechercher un obstacle prostatique en premier lieu chez l’homme d’âge mur
  • Pollakiurie
    • besoin anormalement fréquent d'uriner (> 6 mictions par jour) pour de petites quantités à chaque fois (le patient urine souvent, un peu)
    • Le patient peut décrire une envie d’uriner permanente, non satisfaite par les mictions répétées
    • correspond aux signes cliniques retrouvés en cas d’irritation vésicale
    • Attention : ne pas confondre la pollakiurie et la polyurie (la pollakiurie n'a rien à voir avec la diurèse, au contraire de la polyurie qui n'est pas un troube mictionnel mais une simple augmentation de la diurèse !)
  • Brûlures mictionnelles
    • brûlures accompagnant la miction, dont la présence oriente vers une pathologie d’origine urétrale ou vésicale
    • chez la femme, il faut s’assurer que ces brûlures ne sont pas en fait des brûlures qui résultent du contact des urines avec une inflammation vulvaire (il ne faut alors pas utiliser le terme de"brûlures mictionnelles")
  • Rétention d’urine
    • impossibilité d'évacuer, en totalité ou en partie, l'urine contenue dans la vessie
    • quand la rétention d'urines est dite complète, toute miction est impossible
    • la rétention, surtout si elle est chronique peut être incomplète : les urines y stagnent, les mictions se font par regorgement (en quelque sorte, lors de chaque miction, la vessie « déborde »)
    • ATTENTION : il ne faut pas confondre « Rétention d’urine » et « Anurie » (voir Diurèse)
  • Incontinence urinaire
    • perte d'urine involontaire ou inconsciente
    • On distingue deux grands types d’incontinence urinaire :
      • incontinence urinaire d’effort
        • survient à l’occasion d’un effort physique, à la toux et aux éternuements
        • fuite en jet, peu abondante
        • pas de sensation de besoin préalable
        • pas toujours perçue par le patient
      • incontinence urinaire par urgences mictionnelles (ou par hyperactivité vésicale)
        • accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner
        • aboutit à une miction ne pouvant être différée et retenue
        • perte d'urine en général abondante (totalité du contenu vésical)
        • patient toujours conscient de l'émission d'urine.
  • Impériosité mictionnelle
    • besoin urgent et irrépressible d’uriner
    • voir ci dessus (incontinence urinaire par urgence mictionnelle)
  • Nycturie
    • émission d'urine plus importante la nuit que le jour, à l'inverse du rythme normal du débit urinaire
    • la nycturie est une manifestation habituelle de l'insuffisance rénale
  • Pneumaturie
    • émission de gaz mélangé à l'urine lors des mictions (comme quand la circulation d'eau est rétablie après des travaux de plomberie !)
    • traduit une communication entre les voies urinaires et l'intestin (une fistule uro-digestive)

5/19