Le sepsis peut être défini comme la réponse inflammatoire systémique à l’infection. Le choc septique représente la forme la plus grave de cette réponse inflammatoire. Sa traduction clinique est représentée par un état infectieux grave associant des dysfonctions d’organes à une défaillance circulatoire ne répondant pas au remplissage vasculaire et nécessitant l’utilisation de drogues vasoactives. Le pronostic vital du patient est souvent engagé et il s’agit d’une urgence thérapeutique.

1  -  Définitions


Un comité d’experts a précisé en 1992 un certain nombre de définitions concernant l’infection et ses manifestations cliniques, en les graduant selon leur sévérité. Elles sont spécifiées dans le tableau I. Le terme de septicémie devrait être abandonné car il ne décrit pas correctement le processus en cause. Un état infectieux grave ou sepsis sévère est un syndrome infectieux associé à une dysfonction d’organe, une hypoperfusion ou une hypotension. On estime qu’il existe environ 70 000 sepsis sévères par an en France. Le choc septique est défini par la présence d’un état infectieux grave associé à une hypotension artérielle persistante malgré un remplissage adéquat et nécessitant l’utilisation de drogues vasoactives. Il s’agit de la première cause de mortalité en réanimation. Le sepsis grave précède souvent la survenue d’un choc septique. Ces définitions ont leurs limites car elles sont descriptives et non explicatives. Elles décrivent un syndrome clinique et non un processus physiopathologique biochimique ou immunologique. Ces définitions ont cependant le mérite d’exister et permettent de caractériser de manière plus précise les patients qui présentent une infection afin de déterminer des groupes homogènes de malades aux moyens d’éléments cliniques et biologiques simples.

Tableau I. Infections et manifestations cliniques
Infection Réponse inflammatoire liée à la présence de micro-organismes.
Invasion de tissus normalement stériles.
Bactériémie, virémie, fongémie,Parasitémie Présence de bactéries (virus, champignons, parasites) viables dans le sang.
Syndrome de réponse inflammatoiresystémique (SRIS) à une agression aiguë. Présence d’au moins deux des signes suivants :
– température > 38 °C ou < 36 °C ;
– fréquence cardiaque > 90 battements/min ;
– fréquence respiratoire > 20/min ou PaCO2 < 32 mmHg ;
– leucocytes > 12 000/mm3 ou < 4 000/mm3 ou > 10 % de cellules immatures.
Sepsis Syndrome de réponse inflammatoire systémique en relation avec une infection. 
Sepsis sévère ou état infectieux grave Sepsis associé à une hypotension répondant au remplissage vasculaire et/ou hypoperfusion et/ou dysfonction d’au moins un organe :
– encéphalopathie septique ;
– syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ;
– oligurie < 1 mL/kg/h ;
– acidose métabolique inexpliquée ;
– hyperlactacidémie ;
– coagulation intravasculaire disséminée (CIVD).
Choc septique Sepsis sévère avec hypotension persistante malgré un remplissage vasculaire adéquat et/ou la nécessité d’utilisation de drogues vasoactives associée à une hypoperfusion et/ou dysfonction d’au moins un organe.
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