2  -  Eléments de gravité d'une crise d'asthme


La gravité d’une crise se juge sur quatre éléments : la sévérité de l’asthme, son instabilité, le terrain ou profil de l’asthmatique et enfin les signes de gravité de la crise proprement dite.

2 . 1  -  Sévérité

Elle s’apprécie sur l’allure évolutive de l’asthme au cours des 12 derniers mois : la fréquence des crises, la gêne nocturne, les traitements utilisés. On oppose ainsi l’asthme intermittent, l’asthme persistant léger, l’asthme persistant modéré et l’asthme persistant sévère (Tableau I). La notion d’asthme persistant sévère doit être considérée comme un signe de gravité pour toute apparition d’une nouvelle crise aiguë.

Tableau I. Degré de sévérité de l’asthme : la présence d’un seul critère suffit pour classer le malade dans l’une des 4 catégories d’asthme.
  Critères   Asthme
  intermittent
  Asthme persistant léger    Asthme persistant modéré    Asthme persistant sévère   
  Symptômes   < 1 fois/semaine    > 1 fois/semaine   Quotidiens
  < 1 fois/jour
  Permanents
  Crises   Brèves   Activité et sommeil troublés   Activité et sommeil très troublés    Limitation  de l’activité physique
  Asthme nocturne   < 2 fois/mois   > 2 fois/mois   > 1 fois/semaine   Fréquent
  État intercritique   Normal      
  β2-stimulants   À la demande   À la demande
  < 1 fois/3-4jours 
  Quotidien   Quotidien
  DEP (% de valeur théorique)   > 80 %   > 80 %   60 à 80 %   < 60 %
  Variation du DEP(% base)    < 20 %   20 à 30 %   > 30 %   > 30 %

2 . 2  -  Instabilité

Elle s’apprécie sur l’évolution de l’asthme au cours des dernières semaines. L’apparition de crises répétitives plus ou moins rapprochées, plus ou moins graves mais se répétant malgré l’intensification du traitement, doit être considérée comme un signe de gravité car cela sous-tend une majoration de l’inflammation bronchique.

2 . 3  -  Profil de l’asthmatique à risque d’AAG

Il n’est pas parfaitement défini ; on sait cependant que la crise est d’autant plus à risque que le patient a été hospitalisé à plusieurs reprises en urgence au cours des deux dernières années, a fortiori si l’hospitalisation a eu lieu en réanimation et s’il a été ventilé, que le patient est jeune et instable psychiquement, refusant sa maladie et prenant ses traitements de façon anarchique, que les conditions socioéconomiques sont plus mauvaises, que le patient présente une intolérance à l’aspirine ou aux AINS, que son débit de pointe présente de grandes variations entre soir et matin, qu’il s’agit d’un gros fumeur, etc.

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