L’asthme est une maladie chronique probablement inscrite en grande partie dans les gènes, donc maladie de toute une vie. Cette maladie, qui évolue le plus souvent par poussées dont les crises aiguës sifflantes représentent l’aspect le plus caractéristique, est sous-tendue par une inflammation bronchique permanente plus ou moins importante qui peut, par traitement insuffisant ou par aggravation progressive, aboutir à une gêne permanente voire à une insuffisance respiratoire chronique obstructive. Pourtant l’arsenal thérapeutique dont nous disposons devrait permettre d’assurer à la grande majorité des asthmatiques une vie proche de la normale. Cet objectif impose au médecin et au malade de prendre en charge ensemble cette maladie. Le rôle du médecin est non seulement de bien connaître les évolutions en termes de connaissances et de recommandations mais aussi et surtout d’informer, d’éduquer et de contrôler l’éducation des patients ou de leur famille. Le but est d’amener la majorité des asthmatiques à gérer au mieux leur maladie, à repérer précocement les signes d’aggravation et à savoir adapter leur traitement ou à avoir recours sans délai à une consultation médicale ou à un service d’urgence en cas d’apparition de signes de gravité.

1  -  Diagnostic et définitions


Le diagnostic de crise d’asthme ou de détresse respiratoire par crise d’asthme ne pose en règle pas de problème tant est caractéristique la dyspnée sifflante d’installation aiguë ou rapidement progressive et parce que le malade connaît sa maladie dans la majorité des cas ; seule peut donc poser problème la première crise, notamment chez l’enfant lorsque les râles sibilants ne dominent pas la scène ou, a fortiori, chez le nourrisson (non envisagé ici).
La détresse respiratoire aiguë par asthme est habituellement appelée asthme aigu grave (AAG). Ce terme recouvre en fait plusieurs états :

  • des crises d’installation suraiguë pouvant, en l’absence de traitement rapide, tuer le malade en quelques minutes ou heures ;
  • des crises aiguës d’aggravation plus progressive ou évoluant par crises successives de plus en plus graves et de plus en plus rebelles au traitement (classique état de mal asthmatique ou syndrome de menace d’asthme aigu grave) ;
  • des crises d’intensité modérée mais survenant sur un terrain particulier, insuffisance respiratoire chronique ou insuffisance cardiaque, qu’elles vont décompenser.

En tout état de cause, chaque crise, jusqu’à sa guérison complète, doit être considérée comme potentiellement grave et faire l’objet d’une part d’une analyse minutieuse à la recherche de signes de gravité et d’autre part d’une surveillance prolongée.

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