Introduction

Giardia intestinalis (synonyme : G. duodenalis) est un protozoaire flagellé intestinal responsable d’une zoonose, la giardiose ou lambliose. Il s’agit d’un des parasites intestinaux les plus courants de l’Homme. D’après l’OMS, environ 200 millions de personnes en Asie, en Afrique et en Amérique latine ont des infections symptomatiques. L’Homme est le réservoir principal de la maladie, mais on retrouve fréquemment le parasite dans les selles des mammifères familiers (chiens et chats), des mammifères d’élevage (bovins, ovins) et des mammifères aquatiques (ragondins, castors). À ce jour, huit grands groupes génétiques ont été identifiés, dont deux se trouvent chez l’Homme et d’autres mammifères. La prévalence de la giardiose est généralement plus faible dans les pays développés, avec des prévalences de 0,4 à 7,5 % (essentiellement dans les structures de garde collective des jeunes enfants), que dans les pays en développement avec des prévalences de 8 à 30 % (essentiellement lors de poussées épidémiques).

Les eaux de rivières, de lacs et d’étangs peuvent contenir des kystes de Giardia, sans pour autant que la quantité soit suffisante pour causer une infection individuelle ou collective. Il s’agit de la cause la plus fréquente de diarrhée non bactérienne ou virale en Amérique du Nord. La manipulation des couches-culottes et une mauvaise hygiène des mains dans les crèches peuvent être un mode de dissémination de la maladie dans une communauté de jeunes enfants. Dans les pays en voie de développement, il existe un lien important entre la contamination des enfants et le faible niveau d’hygiène.

1  -  Épidémiologie

L’Homme est le réservoir principal de la maladie, mais on retrouve fréquemment le parasite dans les selles des mammifères familiers (chiens et chats), des mammifères d’élevage (bovins, ovins) et des mammifères aquatiques (ragondins, castors). Il est l’un des parasites intestinaux les plus courants de l’Homme ; d’après l’OMS, environ 200 millions de personnes en Asie, en Afrique et en Amérique latine ont des infections symptomatiques. La prévalence de la giardiose est généralement plus faible dans les pays développés avec des prévalences de 0,4 à 7,5 % (structures de garde collective des jeunes enfants), que dans les pays en développement avec des prévalences de 8 à 30 % (poussées épidémiques). À ce jour, huit grands groupes génétiques ont été identifiés, dont deux chez l’Homme.

Comme pour l’amœbose, la transmission est indirecte (péril fécal) ou directe (mains sales, pratiques sexuelles oro-anales). L’irrigation par aspersion des cultures végétales par des eaux usées est une source importante de contamination des cultures.

1 . 1  -  Agent pathogène

Giardia intestinalis est un protozoaire flagellé cosmopolite qui colonise l’intestin (duodénum) de l’Homme et d’autres mammifères. Le parasite se présente sous deux formes : la forme végétative, ou trophozoïte, qui est responsable de la maladie, et la forme kystique qui est responsable de la survie dans le milieu extérieur et de la contamination.

1 . 1 . 1  -  Trophozoïtes

Les trophozoïtes (figure 2.1) mesurent de 10 μm à 20 μm de long, sont aplatis avec une extrémité antérieure large, et sont mobiles. Leur morphologie en « cerf-volant » les rend facilement identifiables par l’examen des selles au microscope. Ils possèdent deux noyaux morphologiquement identiques situés de part et d’autre de la ligne médiane, dans la partie antérieure du parasite.

Fig. 2.1 Selles : Giardia intestinalis, forme végétative (MGG ; 15 × 6 μm)
Fig. 2.1 Selles : Giardia intestinalis, forme végétative (MGG ; 15 × 6 μm)

Les trophozoïtes sont mobiles grâce à la présence de quatre paires de flagelles.

1 . 1 . 2  -  Forme kystique

Le kyste (figure 2.2), forme de résistance, mesure de 8 μm à 14 μm, est ovale avec des noyaux et des reliquats flagellaires en forme de « S » allongé. La paroi est épaisse et lisse.

Fig. 2.2 Selles : Giardia intestinalis, kyste (MIF ; 10–13 × 8 μm)
Fig. 2.2 Selles : Giardia intestinalis, kyste (MIF ; 10–13 × 8 μm)

L’enkystement se fait après la réplication du parasite ; le kyste contient donc quatre noyaux. Cet enkystement a lieu dans le jéjunum, probablement sous l’action des sucs biliaires.

1 . 2  -  Cycle

L’Homme se contamine essentiellement par l’ingestion de kystes (figure 2.3). Les kystes se transforment en trophozoïtes dans le duodénum sous l’action des sucs digestifs et du pH. Ils se multiplient par scissiparité puis redonnent des kystes avant d’être éliminés dans les selles.

Fig. 2.3 Cycle évolutif de Giardia intestinalis
Fig. 2.3 Cycle évolutif de Giardia intestinalis.

➊ Contamination. ➋➌➍ Trophozoïtes dans le duodénum. ➎➏ Kystes éliminés dans le milieu extérieur (péril fécal).
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