Introduction

Un matériau aux multiples indications

Les CVI sont actuellement principalement utilisés en dentisterie restauratrice en base intermédiaire ou en restauration des pertes de substance cervicales et en prothèse dans le cadre de l’assemblage définitif des éléments périphériques ( Tyas MJ. , Milestones in adhesion: glass-ionomer cements. J.Adhes.Dent. 2003 Winter;5(4):259-266.).

De nombreuses autres indications ont été proposées en dentisterie restauratrice (cavités tunnels ou slots), en odontologie pédiatrique (sealants et restaurations des dents temporaires, ( Croll TP, Nicholson JW. , Glass ionomer cements in pediatric dentistry: review of the literature. Pediatr.Dent. 2002 Sep-Oct;24(5):423-429.)) ou gériatrique (traitements restaurateurs des caries radiculaires) , en orthodontie (scellement des bagues et collage des brackets), dans le cadre des restaurations temporaires ou en dentisterie humanitaire (dentisterie d’urgence dans les pays en voie de développement).

1  -  Historique


En 1968, les ciments au polycarboxylate de Zn (Smith) font leur apparition: c’est le 1er matériau capable de contracter des liaisons physico-chimiques avec le tissu dentaire. Ils sont utilisés principalement comme matériau de scellement en Prothèse fixée. A cette date, le tableau 1 rassemble les compositions des principaux ciments connus (en dehors de l’eugénolate de Zinc)

Tableau 1 : Composition des ciments connus en 1968
                     Acide phosphorique       Acide polyacrylique
ZnO                  Ciments oxyphosphates
                       (1879 - Pierce)
      Polycarboxylates de Zinc    
                    (1968)
Verres alumino-siliciques                               Silicates
(plus ancien que les oxyphosphate de Zn)
 
Les silicates ne sont plus utilisés aujourd’hui. La dernière case ne peut pas, à cette date, être remplie.

En 1972, Wilson et Kent travaillent à la mise au point d’un matériau palliant les inconvénients des silicates et des résines (mauvaise biocompatibilité, coefficient de dilatation thermique élevés, mauvaises propriétés mécaniques) utilisés depuis le début du siècle pour les restaurations antérieures. Ils proposent un matériau utilisant la poudre des silicates et le liquide des ciments polycarboxylates de Zinc. Ils ont inventé une nouvelle classe de biomatériau : les ciments verres ionomères (notés dans la littérature française CVI et en anglais GICs : Glass-Ionomer Cements). En 1975, DETREY commercialise le premier Ciment Verre Ionomère (CVI). La dernière case du tableau 1 peut donc être remplie.

Les premiers ciments présentent des inconvénients concernant la prise lente et la manipulation. Au fil des années, ces matériaux se développent.

En 1983, Simmons ajoute lors du mélange, de la poudre d’alliage pour amalgame. Il constate empiriquement une amélioration des propriétés mécaniques. Malheureusement, il n’y avait aucune liaison entre les charges et la matrice du CVI, cette amélioration était donc très limitée. Cette proposition a donné lieu à des commercialisations (Miracle Mix - GC) qui ne présentent aujourd’hui plus d’intérêt.
En 1984 : Mac Lean et Gasser, reprenant l’idée de Simmons, incorporent lors du frittage, des particules de métal (Or ou Ag) à des poudres de verre afin d’obtenir une liaison charge-matrice. On obtient une nouvelle catégorie de ciment : les CVI agglomérés verre-métal appelés CERMETS (contraction de Céramique-Métal). Cette proposition a donné lieu à des commercialisations (Ketac Silver - Espe)
Depuis 1988 - 89 nous assistons au développement de CVI modifiés par addition de résine (les CVIMAR) commercialisés sous les noms de Fuji II L C (GC)- Photac Fil (3M-ESPE). C’est cette dernière famille de CVI qui est aujourd’hui la plus utilisée.
Depuis quelques années, les CVI condensables (Fuji 9 – GC, Ketac Molar – 3M-ESPE) font leur apparition. Ils sont principalement utilisés en pédodontie ( Frankenberger R, Sindel J, Kramer N., Viscous glass-ionomer cements: a new alternative to amalgam in the primary dentition? Quintessence Int. 1997 Oct;28(10):667-676.).

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