La prescription médicale diététique est un acte médical thérapeutique qui implique la responsabilité médico-légale du prescripteur.

La démarche repose sur 3 étapes : évaluer le profil alimentaire du patient et identifier les troubles du comportement alimentaire susceptibles de faire obstacle aux changements envisagés ; établir un programme alimentaire avec des objectifs précis définis de façon consensuelle avec le patient ; accompagner le patient pour évaluer les difficultés induites, réajuster éventuellement les objectifs en fonction de ses difficultés, et soutenir la persistance des modifications alimentaires engagées.

L’activité physique fait partie de la prise en charge nutritionnelle, en complément de la prise en charge diététique, quel que soit le type de régime.

1  -  L'évaluation du profil alimentaire

1 . 1  -  Méthodes disponibles

  • Les enregistrements alimentaires

Le sujet note les aliments et boissons consommés ± leurs quantités sur une période donnée (ex : le semainier est un enregistrement sur 7 jours). Le fait de noter les aliments de façon prospective peut influencer la qualité du recueil alimentaire.

  • Le rappel de 24 heures

Recueil des aliments et boissons consommés pendant les 24 heures précédentes. Cette méthode est rapide car rétrospective mais elle comporte un risque de biais de mémorisation et présente une forte variabilité intra-individuelle (nécessité d’utiliser plusieurs rappels/sujet).

  • Les questionnaires de fréquence de consommation

Recueil de la fréquence habituelle de consommation de chaque aliment à partir d’une liste pré¬établie. Ils sont intéressants quand on cherche à évaluer s’il existe une carence d’apports en un nutriment (ex : calcium)

  • L’histoire alimentaire

L’histoire alimentaire consiste à estimer l’apport habituel sur une période donnée. Elle est basée sur un interrogatoire détaillé de l'alimentation habituelle du sujet, auquel s'ajoute parfois un rappel de 24 heures et un questionnaire de fréquences.


En pratique, on demandera au patient d’indiquer sur une journée habituelle ce qu’il a consommé aux principaux repas et entre les repas (rappel des 24 heures simplifié). Le patient pourra également remplir un carnet alimentaire sur 7 jours (semainier) qu’il rapportera à la consultation suivante.

1 . 2  -  Evaluation des apports alimentaires habituels en pratique clinique

Dans le cadre d’un suivi nutritionnel thérapeutique, il n’est pas nécessaire de chercher à obtenir une évaluation précise et chiffrée de l’alimentation.

Trois éléments doivent être évalués :


a) la typologie alimentaire
Le rappel des 24 heures et le carnet alimentaire peuvent être utilisés pour l’estimation des apports alimentaires en pratique clinique courante.

L’objectif n’est pas de calculer un niveau énergétique mais de préciser :
• Le type d’aliments consommés : les boissons bues habituellement
• Les quantités approximatives via des questions simples : taille des assiettes, achats de matières grasses ou nombre de parts d’aliments en portions standardisées (œufs, tranches
de jambon)

b) les circonstances des prises alimentaires

• Ambiance des repas : tranquille ou stressante, centrée sur le repas et les échanges relationnels ou parasitée par la télévision …
• Situation de travail ou d’inactivité, consommation individuelle ou collective …
• Emotion, colère ennui

c) la motivation du patient à modifier ses habitudes alimentaires :
Si celle-ci est faible, il est inutile et contre-productif de lui proposer de modifier d’emblée son alimentation. Il faudra en priorité l’amener à prendre conscience des enjeux pour sa santé sans le culpabiliser ni l’angoisser, et lui permettre d’entrevoir un projet de changement qui puisse lui convenir, à travers des entretiens de soutien motivationnel.

1/4