2  -  Argumentation de l'attitude thérapeutique et planification du suivi

2 . 1  -  Moyens thérapeutiques

2 . 1 . 1  -  Prise en charge diététique

Son objectif est de diminuer les apports énergétiques au-dessous du niveau des dépenses énergétiques. Elle nécessite donc une restriction énergétique qui sera d'autant plus importante que l'activité physique sera faible. Dans la mesure où les ingesta spontanés des enfants obèses sont supérieurs à ceux conseillés pour l'âge, la prescription d'un régime normocalorique est souvent suffisante au début. La réduction des ingesta entraîne une stimulation de l'appétit. Le maintien de la restriction énergétique requiert donc une motivation solide et constante pour ne pas céder à cette faim permanente. On comprend ainsi qu’une quelconque perturbation psychologique, susceptible de détourner la volonté de l’enfant à réduire ses ingesta, puisse provoquer une reprise pondérale.

En pratique, les conseils diététiques doivent être réalistes, pragmatiques, et individualisés, tenant compte des goûts de l’enfant et des habitudes culinaires de la famille. Aucun aliment ni aucune boisson ne doit être interdit, il faut juste apprendre à la famille que pour maintenir un niveau d'apports énergétiques bas, les volumes ingérés d'un aliment seront d'autant plus faibles que sa densité énergétique sera importante.

2 . 1 . 2  -  Augmentation de l'activité physique

Il faut avant tout augmenter les activités physiques quotidiennes. La marche ou la bicyclette pour aller à l'école et se déplacer doivent être préférées aux moyens de locomotion motorisés, les escaliers doivent être utilisés à la place des ascenseurs, etc.

La pratique d'une activité sportive extrascolaire doit également être encouragée, mais elle ne remplace pas les efforts physiques journaliers.

Le temps passé devant la télévision, les jeux vidéo et l'ordinateur doit être progressivement réduit. Il est important de proposer une activité de substitution pour éviter que ces frustrations soient vécues comme une punition.

2 . 1 . 3  -  Soutien psychologique

Il a un triple objectif :
-corriger certaines situations conflictuelles ayant pu déclencher ou aggraver la prise pondérale,
-stimuler la motivation de l’enfant,
-aider l'enfant à mieux supporter les frustrations issues des nécessaires restrictions qu'impose le traitement.

2 . 1 . 4  -  Thérapeutiques médicamenteuses et chirurgicales

Aucun médicament de l’obésité n’est autorisé en France chez l’enfant.

Un traitement chirurgical peut être exceptionnellement proposé dans les formes les plus sévères accompagnées de complications somatiques. Il est réservé à des centres spécialisés.

2 . 2  -  Objectifs thérapeutiques

L'objectif thérapeutique n'est pas toujours pondéral. Il peut se limiter à déculpabiliser et rassurer la famille et l'enfant, notamment lorsque la motivation de ce dernier n'est pas encore suffisante pour espérer une réduction de l'excès pondéral.

Lorsque la volonté et la motivation de l'enfant et de sa famille semblent satisfaisantes, un objectif pondéral peut être fixé. On distingue alors deux degrés de succès thérapeutique :
1. La simple stabilisation de l'excès pondéral se traduisant par le maintien d’une courbe d’IMC parallèle à celle du 97e percentile. Schématiquement, l'enfant grossit autant qu'il grandit.
2. La réduction de l'excès pondéral se traduisant par un IMC qui se rapproche du 97e percentile. Schématiquement, l'enfant grossit moins qu'il ne grandit.

Dans ces deux cas, l’IMC continue d’augmenter, mais moins que s’il n’y avait pas eu de prise en charge. La stabilisation de l’IMC à sa valeur initiale n’est donc pas, contrairement à l’adulte, l’objectif minimum à viser chez l’enfant.

2 . 3  -  Résultats thérapeutiques

Pour la majorité des enfants pris en charge, une stabilisation de l'excès pondéral, voire une réduction de celui-ci sont obtenues et maintenues à plus ou moins long terme.

En revanche, seul environ un tiers des enfants traités ne sont plus obèses à l'âge adulte. L'existence d'une obésité familiale et le bas niveau socio-économique sont les principaux facteurs pronostiques péjoratifs.

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