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Ces analyses doivent être orientées :
Par les signes cliniques pour la recherche de l'agent responsable :
dans le cas d'une orientation vers une bactérie ayant une action invasive, la recherche portera en priorité sur Salmonella, Shigella, Campylobacter, Yersinia ;
Par les résultats de l'enquête épidémiologique pour cibler les recherches sur les aliments ayant la plus forte probabilité d'être responsables.
Cette recherche est effectuée :
Enquête sanitaire
L'étude de la chaîne alimentaire doit être conduite en ayant à l'esprit les rôles potentiels de l'aliment dans l'origine de la contamination ou de la multiplication bactérienne.
Les aliments et boissons suspects sont analysés :
Les différentes étapes de la chaîne alimentaire doivent être examinées pour les aliments suspects afin d'identifier les erreurs :
Chaîne de production et de transport des matières premières : la provenance, le conditionnement, la distribution et le stockage des matières premières seront soigneusement étudiés.
Préparation et conservation des aliments : les locaux où sont préparés et conservés les aliments font l'objet d'une visite spécialisée. Une attention particulière est apportée à leur état d'entretien et de propreté, notamment concernant les installations sanitaires, le traitement de la vaisselle et les déchets. Les personnels de cantine feront l'objet de contrôles quant à leur état de santé, leur comportement, leur formation. Des prélèvements peuvent être demandés à la recherche d'un porteur sain de staphylocoques ou de salmonelles. Les aliments feront l'objet d'une investigation, portant notamment sur les modalités de préparation, de conservation et de distribution des repas.
Cette enquête doit conduire à proposer des actions de prévention adaptées, soit de correction des erreurs identifiées sur la chaîne alimentaire, soit de retrait d'un aliment contaminé commercialisé.
Elle peut déboucher sur des dispositions juridiques : indemnisation des victimes, sanctions.
Les actions à entreprendre sont de deux types : des actions immédiates destinées à contrôler le(s) foyer(s) de TIAC et des actions à visée préventive. Elles nécessitent une collaboration étroite entre les médecins traitants, la DDASS, la DSV, l'établissement en cause, voire les médias.
Dans le cas d'une TIAC survenue dans un établissement de restauration collective :
Dans le cas d'une TIAC par un produit commercialisé ou d'origine hydrique : les conclusions de l'enquête épidémiologique vont permettre d'évaluer les risques pour la collectivité et conduire éventuellement à retirer le produit en cause des circuits commerciaux ou à circonscrire la source d'approvisionnement en eau de boisson ou de balnéation, renforcement de la surveillance des aliments et des eaux.
S'il y a urgence et que les procédures précitées risquent de ne pas être rapidement efficaces, on procédera à une information contrôlée du public par les médias adéquats.
Enfin, en milieu familial, il faut rappeler les risques liés à la consommation d'œufs crus ou peu cuits.
L'enquête concernant une TIAC doit toujours faire l'objet d'un rapport écrit détaillé.
L'analyse et la diffusion de ce rapport permettront :
Elles comportent :
Ces règles d'hygiène ont pour but d'éviter la contamination des denrées et la prolifération microbienne tout au long de la chaîne alimentaire depuis la livraison jusqu'à la consommation (arrêté du 26 juin 1974, réglementant les conditions d'hygiène relatives à la préparation, la conservation, la distribution et la vente des plats cuisinés à l'avance).
Le respect des circuits concerne la séparation de secteurs propres et souillés, les circuits d'élimination des déchets, l'hygiène des locaux et des matériels. Pour les denrées comme pour le personnel, le circuit est organisé de façon à passer du secteur souillé au secteur propre sans possibilité de retour en arrière, ni de croisement entre le propre et le sale (principe de la « marche en avant »).
En situation de restauration différée, les micro-organismes prolifèrent et sécrètent leurs toxines avec un maximum de risque dans une zone de température comprise entre +10°C et +65°C.
On distingue trois types de transferts de préparations culinaires au lieu de consommation :
Dans les trois cas, le transport se fait en engin isotherme et récipients fermés.
L'éducation sanitaire du personnel de la chaîne alimentaire (restauration, cuisine, cantine, etc.) doit porter sur :
Une surveillance médicale de ces personnels doit être prévue et comporte l'éviction, la prise en charge et le traitement des sujets présentant une infection cutanée, rhino ou oropharyngée ou digestive.
La prévention des toxi-infections alimentaires collectives par la recherche systématique de porteurs de staphylocoques parmi les personnels de l'industrie alimentaire (arrêté du 22 décembre 1966) est onéreuse et peu rentable. Elle devrait être remplacée par un effort d'éducation du personnel et la stricte application des règles d'hygiène professionnelle (hygiène des mains, des tenues, des locaux...).
Des contrôles systématiquement par analyse microbiologique des aliments servis en restauration collective sont prévus.
Directions départementales des affaires sanitaires et sociales :
Directions des services vétérinaires :
Directions de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DCCRF) :
Réseau National de la Santé Publique :
La création d'une « Agence de sécurité sanitaire des produits alimentaires » sous statut d'établissement public autour du Centre national d'études vétérinaires et agricoles (CNEVA), est une des dispositions – par ailleurs très contestée à la date de rédaction de ce chapitre – relative à l'organisation de la sécurité et de la veille sanitaire en France. Sous triple tutelle de la Santé, de l'Agriculture et de la Finance, l'Agence de sécurité sanitaire des produits alimentaires aurait compétence sur l'aliment depuis la production des matières premières jusqu'à la distribution au consommateur, incluant l'eau destinée à la consommation de l'homme. Elle aurait aussi en charge des produits tels que les aliments pour animaux, ainsi que les médicaments vétérinaires. L'agence ne serait pas un simple instrument d'évaluation et de conseil, mais participerait à la gestion des risques, en particulier avec une prérogative de coordination et d'évaluation des autres services de contrôle.
La diffusion de plus en plus large de la restauration collective et le développement de l'industrie agro-alimentaire s'accompagnent d'un risque de plus en plus élevé de TIAC. L'investigation épidémiologique de tels foyers devient donc un outil indispensable pour les professionnels et les décideurs de santé afin de mieux connaître, et donc de mieux traiter et prévenir ce problème de santé publique.