2  -  Reconnaître la topographie de l’obstruction artérielle

Une oblitération artérielle aiguë fémoro-poplitée est caractérisée par une ischémie distale de la jambe et du pied avec conservation du pouls fémoral.

Une oblitération artérielle aiguë ilio-fémorale se traduit par une ischémie de la jambe pouvant atteindre la cuisse avec disparition du pouls fémoral.

L’oblitération aiguë du carrefour aortique est une urgence vitale, caractérisée par une ischémie bilatérale atteignant les deux membres inférieurs avec une paralysie sensitivo-motrice simulant une paraplégie, les pouls fémoraux sont absents. Les signes généraux sont souvent au premier plan avec au maximum un collapsus cardio-vasculaire.

2 . 1  -  Reconnaître le mécanisme de l’obstruction artérielle

A la phase aiguë, il faut savoir si l’ischémie est survenue sur une artère saine ou sur une artère pathologique et si la cause est une embolie ou une thrombose. Ce sont les antécédents, les circonstances de survenue, le début brutal ou non des symptômes, l’examen cardiaque et l’examen comparatif des membres inférieurs, qui permettent de reconnaître le mécanisme de l’obstruction en urgence. On oppose habituellement 2 tableaux caricaturaux qui peuvent être intriqués :

  • Embolie sur artère saine : début très brutal, pas de maladie artérielle connue, fibrillation auriculaire, avec une ischémie sensitivo-motrice et des pouls périphériques controlatéraux présents
  • Thrombose sur artère pathologique : début plus progressif, , antécédents d’artériopathie des membres inférieurs, rythme sinusal avec une ischémie moins sévère et des pouls controlatéraux absents.

Dans tous les cas, le diagnostic est clinique et le patient doit être pris en charge en milieu spécialisé

2 . 2  -  Reconnaître l’atteinte d’un autre territoire artériel en cas d’embolie

Il faut rechercher systématiquement par l’interrogatoire et l’examen clinique des signes d’ischémie mésentérique (douleur abdominale, diarrhée sanglante, occlusion intestinale … ), ou rénale (douleur lombaire, hématurie, oligurie, anurie). Au moindre doute une imagerie centrée sur ces territoires doit être réalisée sans retarder la revascularisation du membre inférieur (angioscanner). Une ischémie aiguë d’un membre inférieur peut aussi compliquer un accident vasculaire cérébral embolique, elle risque d’être méconnue dans ce contexte.

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