4 . 4  -  Causes rares d'HTA curable

4 . 4 . 1  -  Causes urologiques

Les cicatrices d’une néphropathie de reflux entraînent une HTA dans 10 à 20% des cas et exposent à l’IR. La cure du reflux est justifiée par des infections répétées mais permet rarement une amélioration tensionnelle. La résection d’un petit rein par hypoplasie congénitale n’est envisagée que si la scintigraphie lui attribue une fonction négligeable et si ce traitement a une justification anti-infectieuse. Une minorité des hydronéphroses s’accompagne d’HTA. La discussion chirurgicale donne la priorité à la préservation fonctionnelle; une amélioration de la PA peut être obtenue de surcroît, notamment si la sécrétion de rénine est latéralisée. Enfin des HTA rénine-dépendantes ont été rapportées en association avec la tuberculose rénale, l’encapsulation fibreuse des reins par les séquelles d’hématomes ou d’infections, les kystes volumineux, certains cancers du rein.

4 . 4 . 2  -  HTA endocrines rares

Quelques cas d’HTA sont associés à l’acromégalie et sont supprimées par l’hypophysectomie. On trouve souvent une HTA dans la dysthyroïdie et l’hyperparathyroïdie mais le traitement de ces affections ne guérit pas l’HTA.
Les tumeurs à rénine sont développées à partir de l’appareil juxtaglomérulaire et sécrètent de la prorénine et de la rénine active. L’HTA est réversible par la chirurgie s’il ne s’agit pas d’une sécrétion paranéoplasique. L’orientation est donnée par une hypokaliémie témoignant d’un hyperaldostéronisme secondaire (rénine et aldostérone élevées). Ce tableau oriente vers une ischémie rénale mais l’artériographie ne montre pas de SAR ou d’infarctus rénal. Il est rare que l’artériographie opacifie la tumeur qui est petite, corticale, souvent vascularisée par le cercle exorénal. Le diagnostic d’imagerie repose sur le scanner montrant une image tissulaire, hypodense, voisine de la corticale.

Conclusion

Une minorité des HTA secondaires relève d’un traitement curateur : ce sont les HTA iatrogènes, si le sevrage de l’exposition est possible ; les HTA associées aux SAR dysplasiques et à des cas sélectionnés de SAR athéroscléreuses ; enfin la moitié environ des HTA avec tumeur surrénale. Les indications chirurgicales ou de dilatation doivent être discutées individuellement, le bénéfice tensionnel attendu étant souvent compromis par l’âge. La confrontation des données cliniques, biologiques et d’imagerie au sein d’une équipe multidisciplinaire entraînée offre les meilleures garanties d’efficacité et de sécurité.

9/9