5  -  Le XVII° siècle

A partir de 1630, les SF avaient la possibilité de faire un stage de 3 mois comme "apprentisses " à l’Hôtel-Dieu à Paris. Les sages-femmes réclamaient un enseignement théorique à la faculté de médecine, elles n’obtinrent aucune réponse.

La maîtresse sage-femme choisissait elle-même les " apprentisses " puis les présentait au Bureau de l'Hôtel-Dieu pour acceptation définitive. Elle leur donnait en 3 mois une formation théorique et pratique. La première mention d'une " apprentisse " apparaît dans les registres de délibérations de l'hôpital en 1630. Il y eut d'abord une seule élève puis 2, 3 et 4 car les administrateurs de l'Hôtel-Dieu souhaitaient une pratique des accouchements suffisante pour chacune d'entre elles. Ainsi, elles assistaient à 3 ou 4 cents accouchements durant leur leur formation de 3 mois. Page 27 « Naître à l'hôpital au XIX°siècle » Scarlett Beauvalet- Boutouyrie. ED BELIN 1999. (le détail du jury d'examen page 29 du même ouvrage).
  Page 27 « Naître à l'hôpital au XIX°siècle » Scarlett Beauvalet- Boutouyrie. ED BELIN 1999

1664 : Les Lettres patentes de Louis XIV rattache les SF à la confrérie de Saint-Cösme (ou collège des chirurgiens). Le Doyen de la faculté de médecine présidait aux examens mais les chirurgiens n’acceptèrent pas de donner des cours aux SF.
L’année précédente ce fut Jules Clément, le premier homme, chirurgien qui accoucha la favorite du roi, Mademoiselle De La Vallière. Louis XIV favorisa-t-il ainsi le modèle social du chirurgien accoucheur ou n'avait-il pas souhaité que la sage-femme de la Reine procéda la même année à l'accouchement de sa maîtresse?

1670, le pouvoir royal institua et finança des cours pour les SF.

1675, la durée de l’apprentissage des SF, passa de 3 mois à 3 ans, cette formation ne fut jamais appliquée. Seule la ville de Paris et ces alentours, bénéficiaient de ces SF expérimentées, formées dans " la salle des accouchées " de l'Hôtel Dieu, sous l'égide de Marguerite du Tertre ces années là. Sage-femme en chef de cette fameuse maternité de l'Hôtel-Dieu, elle fut une de celles qui modernisa l'enseignement des élèves en théorisant les connaissances accumulées dans: "Instructions familières pour les sages-femmes".

Adolphe Pinard, 2 siècles plus tard exprima le regret de constater que les élèves sages- femmes de son siècle ne pratiquaient plus la dissection sur les femmes mortes en couches comme elles le faisaient durant leurs études à l'Hôtel Dieu en 1657. In Préface du livre d'Henriette Carrier Sage-Femme chef à l'Hôpital Lariboisière "Les origines de la Maternité de Paris, les Maîtresses Sages-Femmes et l'Office des Accouchées de l'ancien Hôtel Dieu".édition Georges Steinheil -Paris 1888 Henriette Carrier, Les origines de la Maternité de Paris, les Maîtresses Sages-Femmes et l'Office des Accouchées de l'ancien Hôtel Dieu.édition Georges Steinheil -Paris 1888. Une preuve supplémentaire de la formation approfondie dont bénéficiaient les élèves sages-femmes de l'Hôtel Dieu au XVII° siècle. Cette " salle des accouchées " à la maternité de l'Hôtel Dieu, sous la responsabilité de la maîtresse sage-femme, fut considérée sur plus d'un siècle, la meilleure école de formation d'Europe, sur les accouchements.

Dans le même ouvrage, il est rapporté qu'avant 1660, les chirurgiens de l'Hôtel Dieu n'avaient pas de fonction définie à la maternité. Quelques uns y entrèrent, parmi eux, Portal qui débuta ses études en 1650 et les acheva en 1663. Leurs actes furent scrupuleusement notés dans les registres. Le plus souvent, c'était la maîtresse-sage-femme qui utilisait les instruments usuels dans les accouchements dystociques, en présence des élèves sages-femmes. La formation s'acquérait "sur le tas", jour et nuit. En particulier, dans le cas d'accouchement compliqué , toutes étaient tenues d'être présentes pour en tirer les leçons et l'expérience.

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