2  -  A Rome

Les obstetricie medicae (obstétrix) étaient des praticiennes respectées, instruites et aux responsabilités étendues (loi Cornéliac définissant leur rôle d’expert devant la justice). Le Traité sur les maladies des femmes de Soranos d’Ephèse, constitua la base théorique de leurs connaissances dans l’art des accouchements. Mais comme en Grèce, très probablement avant Soranos d'Ephèse, les médecins n'avaient pas un accès direct au corps des femmes; ils le connaissaient par l'intermédiaire des obstetricie medicae (sages-femmes); d'ailleurs Velpeau refusa au XIX° siècle, le terme "obstétricien" car il renvoyait aux sages-femmes romaines (page VI de la préface du "Traité complet de l'Art des Accouchements" Tome 1). Puis survint la décadence de l'Empire Romain.

 La Maternité et les Sages-femmes de Madeleine Coulon-Arpin- éditions Roger Dacosta- tome I, Paris,1982  
 Danielle Gourévitch Le mal d'être femme,la femme et la médecine à Rome.édition les Belles Lettres-Paris,1984.
 Véronique Dasen L'accueil du nouveau-né dans l'Antiquité.

NOTE: La contraception et l'avortement n'étaient pas distingués et le fÅ“tus était imaginé comme une partie indifférenciée du corps de la mère. La femme pouvait ainsi faire appel à la sage-femme pour obtenir des remèdes afin de faire revenir les règles sans encourir de blâme. Certaines sages-femmes avaient d'ailleurs acquis une grande réputation parmi les Grecs selon VELPEAU entre autres. Asphasie était ainsi connue pour provoquer des avortements ; à Thèbes, Salpe eut son nom placé près de ceux des grands hommes dans les ouvrages de Pline et d’Athénée grâce à ses écrits sur les moyens de procurer l'avortement.

Si l'avortement était réprouvé : «Je ne remettrai à aucune un pessaire abortif» dit HIPPOCRATE vraisemblablement ce n'est pas l'acte lui même qui était condamné, mais l'atteinte à la puissance du père ou du mari.

La médecine pratiquée en Grèce à cette époque constitua l'héritage pour de nombreux pays en matière de soins. Elle fut transmise à Rome qui la diffusa largement en Europe.

Nous savons de sources sûres que les sages-femmes Romaines (Obstétrix) disposaient de curettes dans leurs instruments courants; la curette n'étant utilisable qu'en début de grossesse, c'est la preuve d'actions abortives (pour les fausses couches, il était d'usage de laisser faire la nature, sauf, probablement en cas d'hémorragies). Dans la société romaine, le mari avait tout pouvoir sur sa famille, notamment le droit de vie ou de mort sur ses enfants. L'avortement n'était probablement pas réprouvé du moment qu'il se faisait avec l'accord du père.

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