3  -  Déroulement de la consultation

La Visite Postnatale (VPN) est un temps d’échange primordial. Lors de celle-ci, le praticien effectue un bilan de l’état de santé physique et psychologique de la mère afin de s’assurer du retour à l’état physiologique. C’est aussi le moment de réaliser un bilan de l’état de santé de l’enfant, de donner des conseils adaptés sur son rythme de vie (état veille-sommeil).

3 . 1  -  L’interrogatoire

Les éléments recherchés sont :

  • l'appréciation de l’état général de la mère et de son enfant depuis la sortie de la maternité ;
  • l'évaluation du psychisme. La fatigue est normale, mais pas la tristesse ni les pleurs. C’est à cette consultation qu’on peut déceler des signes évocateurs de dépression postnatale ;
  • le bilan de l’allaitement ;
  • l'évaluation de l’existence d’une incontinence urinaire d’effort et anale ;
  • l'évaluation de la contraception en cours et à venir.

3 . 1 . 1  -  Interrogatoire et analyse du dossier médical obstétrical

  • Antécédents familiaux : cancer du sein, de l’utérus, de l’ovaire.
  • Antécédents gynécologiques : cycles réguliers, contraception, infection, date du dernier frottis cervico-vaginal.
  • Antécédents obstétricaux : parité, pathologies gravidiques, terme d’accouchement, naissance avec extraction instrumentale, hémorragie de la délivrance, périnée cicatriciel, poids du nouveau-né, déroulement des suites de couches (hyperthermie ? phlébite ?…).
  • Récupérer les bilans biologiques, radiologiques ou anatomo-pathologiques éventuels.
  • Conditions socio-économiques et addictions.
  • Indice de masse corporelle et prise poids pendant la grossesse.
  • Traitement de sortie et/ou traitement en cours.
  • Surveillance néonatale : ictère, poids de sortie, mode d’alimentation à la sortie de la maternité.
  • État général actuel du nourrisson : sommeil, développement psychomoteur, alimentation actuelle (la prise de poids est de 15 à 30 g/j soit 200 g/semaine les 3 premiers mois.  Voir courbes  poids garçon/fille et  taille garçon/fille). En cas d’alimentation artificielle la recherche portera sur le nombre de biberons par 24h et leur quantité, l’existence ou non de troubles digestifs est précisée. En cas d’allaitement maternel l’existence d’éventuelles difficultés physiques ou psychologiques et du sevrage seront pris en compte. Des informations sur les réseaux d’aide locaux seront proposées.
  • Observation du comportement du nourrisson s’il est présent.
  • Évaluer la relation mère-enfant et l’état psychologique de la patiente (interaction mère-enfant, entourage, aide, place du père, conditions générales de la vie de famille, conditions sociales, reprise du travail, mode de garde) à la recherche d’une pathologie dépressive du post-partum.

3 . 1 . 2  -  Psychopathologie périnatale

3 . 1 . 2 . 1  -  Psychoses aiguës du post-partum

  • Fréquence : 2/5000.
  • Débutent dans les 2 à 3 premières semaines après l’accouchement.
  • Les signes cliniques sont : agitation maniaque, physique et psychique, les états mélancoliques profonds ou les bouffées délirantes.
  • Il existe un risque de suicide ou infanticide.
  • Nécessite une hospitalisation en milieu psychiatrique.

3 . 1 . 2 . 2  -  Dépression maternelle du post-partum

  • Fréquence : 10 à 15 %.
  • Débutent dans les 6 à 8 semaines du post-partum.
  • Les signes cliniques sont : la tristesse, l’anxiété, le désintérêt, le sentiment d’incapacité.
  • Les symptômes sont souvent cachés par la culpabilité à ne pas être dans le bonheur.


L’utilisation du Questionnaire d’Évaluation d’un État Dépressif (Edinburgh Postnatal Depression Scale) est un outil adapté. En fonction des résultats, une prise en charge adaptée sera proposée.

Edinburgh Postnatal Depression Scale ou échelle de Cox
Edinburgh Postnatal Depression Scale ou échelle de Cox (Partie 2)
Edinburgh Postnatal Depression Scale ou échelle de Cox (Partie 3)

3 . 1 . 3  -  Évaluation de l’existence d’une incontinence urinaire d’effort et anale

3 . 1 . 4  -  Évaluation de la sexualité et de la qualité de vie

  • Troubles sexuels : impression de béance vulvaire, gaz intravaginaux, perte de sensibilité vulvovaginale, dyspareunie d’intromission par obstacle, saignements postcoïtaux, gêne liée à l’organe prolabé.
  • Altération de la qualité de vie : appréciée par des échelles spécifiques (Ditrovie) qui comportent des questions sur l’activité physique, sportive, le travail, l’anxiété…
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