1 . 3  -  Les anesthésiques gazeux ou halogénés

1 . 3 . 1  -  Le protoxyde d’azote (N2O)

Après l’extraction du fœtus son utilisation potentialise les autres agents anesthésiques et diminue la fréquence de la mémorisation maternelle.

Il n’a pas d’effet sur la contraction utérine.

Son passage placentaire est rapide.

Une utilisation inférieure à 20 minutes n’entraîne pas d’effets néfastes, au-delà il y a un risque de dépression néonatale majoré.

Le protoxyde d’azote peut être utilisé en auto-administration lors d’un accouchement physiologique sous réserve qu'il soit mélangé avec l’oxygène (O2) à une dose équimolaire et à des doses infracliniques (c'est-à-dire ne modifiant ni la conscience ni le réflexe laryngé).

1 . 3 . 2  -  Les anesthésiques halogénés (AVH – Anesthésique Volatil Halogéné)

Les principaux anesthésiques halogénés sont le desflurane (Suprane®), l'halothane (Fluothane®), l'isoflurane (Forene®), le sévoflurane (Sévorane®).

Tous les AVH induisent de façon comparable une relaxation des muscles lisses de l’utérus et diminuent le flux sanguin utérin. Ces effets sont surtout marqués au delà de 1 CAM (concentration alvéolaire minimale). L'utilisation d'un halogéné permet la ventilation maternelle en oxygène pur si l'état fœtal le nécessite.

La relaxation utérine induite par les AVH est intéressante dans le cadre de la chirurgie gynéco-obstétricale lorsqu’une diminution du tonus utérin est recherchée (rétention placentaire). Dans ce dernier cas les concentrations doivent passer de 1 à 2 CAM.

Les AVH traversent rapidement la barrière fœto-placentaire mais sont rapidement exhalés par le nouveau-né.

1 . 3 . 2 . 1  -  Le desflurane (Suprane®)

Il nécessite du personnel anesthésique qualifié et l'utilisation d'un évaporateur spécifique.

Le desflurane ne doit pas être administré pendant la grossesse, sauf en cas de nécessité absolue. Il faut éviter en particulier de l’utiliser pendant le 1er trimestre.

On ne dispose d’aucune information concernant l’excrétion du desflurane dans le lait maternel. Il ne faut donc pas utiliser le desflurane en cas d’allaitement.

En chirurgie, son utilisation est, en général, limitée à la chirurgie ambulatoire.

1 . 3 . 2 . 2  -  L'halothane (Fluothane®)

Il a de bonnes propriétés hypnotiques, mais est faiblement analgésique. Il est myorelaxant et il majore donc le risque d'hémorragie de la délivrance.

1 . 3 . 2 . 3  -  L'isoflurane (Forene®)

L'utilisation de l'isoflurane est déconseillée au cours du premier trimestre de la grossesse, et ne doit être envisagée en fin de grossesse et au cours de l'accouchement que si nécessaire.

1 . 3 . 2 . 4  -  Le sévoflurane (Sévorane®)

Le sévoflurane peut être utilisé en obstétrique, au même titre que l’isoflurane, pour l’entretien de l’anesthésie générale après induction par un anesthésique intraveineux, au cours de la césarienne, sans antécédents pathologiques notamment de la fonction rénale. Son utilisation lors de l’induction anesthésique pour césarienne urgente n’est pas recommandable.

L’utilisation du sévoflurane pour l’analgésie pendant le travail, lorsque l’analgésie péridurale est contre-indiquée, pourrait ouvrir une autre voie d’intérêt pour cet halogéné. Cependant elle nécessite encore des études complémentaires, notamment pour préciser le risque de syndrome de Mendelson.

1 . 4  -  Les curares

Les curares sont utilisés dans les situations à risque (inhalation et régurgitation), ils facilitent les conditions d'intubation.

Les curares peu liposolubles et fortement ionisées passent très faiblement la barrière placentaire et sont sans effet sur le fœtus et le nouveau-né dans les conditions habituelles d'utilisation.

Tableau 1 : les curares
Source : UVMaF
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