Introduction

Les examens complémentaires ne doivent être prescrits qu’après avoir réalisé un examen clinique approfondi.
Certains examens para cliniques relèvent des compétences de la sage-femme et peuvent être effectués dans le cadre du suivi gynécologique de prévention. Ils peuvent être prescrits sur signes d’appel anamnestiques et/ou cliniques. Il convient d’éviter toute demande d’examens inutiles, coûteux, parfois invasifs et douloureux pour la patiente.
Le diagnostic de pathologies gynécologiques sera le plus souvent posé sur un faisceau d'arguments cliniques, biologiques, échographiques et radiologiques et leur prise en charge relève de la compétence du médecin.

1  -  Courbe ménothermique

1 . 1  -  Définition

Il s’agit de la prise quotidienne de la température reportée sur un graphique sur lequel peuvent également être mentionnés : les règles, les pertes blanches, l’abondance de la glaire cervicale, les douleurs pelviennes, les douleurs ou la tension mammaire, les rapports sexuels, la survenue de saignements intermenstruels ou de fièvre, la prise de thérapeutiques.
Pour que la courbe soit fiable, il est important de respecter certaines conditions :

  • Débuter dès le premier jour des règles. Le premier jour du cycle correspond au premier jour des règles.
  • Prendre la température tous les matins (même pendant les règles), au réveil, avant même de poser le pied à terre, si possible à la même heure.
  • Avec un thermomètre médical, toujours le même et toujours de la même manière c'est-à-dire par la même voie (rectale, vaginale, buccale ou axillaire) ; pendant 3 minutes au moins



L’interprétation d’une courbe peut être erronée chez une femme qui travaille la nuit, qui prend certains médicaments (progestérone) ou qui présente de la fièvre.

1 . 2  -  Indications

L'étude de la courbe thermique est basée sur l'effet hyperthermiant de la progestérone sécrétée par le corps jaune en deuxième moitié du cycle menstruel. En effet, la progestérone provoque un décalage thermique en modifiant le métabolisme de la noradrénaline qui va à son tour agir sur les centres hypothalamiques thermorégulateurs ce qui aboutit à l'augmentation de la température basale corporelle.

La courbe ménothermique est surtout utilisée en cas d’infertilité. Elle permet de déterminer la qualité des ovulations de la patiente.

1 . 3  -  Résultats

1 . 3 . 1  -  Dans un cycle ovulatoire normal

Une courbe de température normale est biphasique, c’est à dire qu’elle présente 2 plateaux thermiques et elle comporte 4 phases :

1ère phase = plate. Pendant les jours qui suivent les règles la température basale se maintient au dessous de 37°C. Il n'existe pas de température basale « normale » ; chaque femme a sa propre température de base.
Cette phase correspond à la croissance folliculaire = phase folliculaire.
Théoriquement, le nadir ou le point le plus bas de la courbe de température (que l'on observe juste avant le décalage thermique) correspond à l’ovulation. De ce fait, on ne connaît la survenue d’une ovulation qu’à posteriori.

2ème phase = ascension thermique de 3 à 5 dixièmes de degré qui survient brusquement vers le 14ème jour du cycle (ou dans certains cas, en quelques jours). Ce qui compte c’est la survenue d’un décalage thermique. La courbe est dite alors "biphasique".

3ème phase = plateau hyperthermique. La température va se maintenir élevée pendant 10 à 12 jours. Cela traduit l’influence de la progestérone sécrétée par le corps jaune et correspond à la phase lutéale. Normalement la phase progestative du cycle varie peu dans la durée. Elle est de 14 jours plus ou moins 2 jours.
Si les cycles sont plus courts (moins de 28 jours) ou plus longs (plus de 28 jours), c'est dû à la variation de le durée de la phase folliculaire alors que celle de la phase lutéale est quasiment toujours de 14 jours.

4ème phase : chute de la température, qui survient la veille ou pendant les premiers jours des règles pour atteindre une température basale identique à celle précédent le plateau thermique. Cela traduit la fin de sécrétion progestative par le corps jaune.

Aujourd’hui on sait que l’interprétation d’une courbe de température peut être imprécise car la survenue réelle d’une ovulation peut être décalée de quelques jours par rapport au nadir. Des études approfondies (échographie et dosage de LH) montrent que le dernier jour de température basse ou le premier jour du début du plateau thermique ne correspond pas toujours à l'ovulation qui peut survenir dans une fourchette comprise entre 5 jours avant ou 4 jours après ce point.

Dans 20% des cas, la courbe de température est difficile, voire impossible à interpréter en raison d’une élévation thermique en plusieurs paliers ou d’une désarticulation des variations.

1 . 3 . 2  -  En cas de grossesse débutante

On constate un retard de règles associé à un plateau thermique qui se prolonge au delà de 16 jours parallèlement au retard des règles. Un plateau thermique de 21 jours permet d’affirmer avec certitude une grossesse débutante. A l’inverse, malgré un retard de règles, on peut affirmer l’absence de grossesse s’il n’y a pas de plateau thermique. De même, au cours des premières semaines de grossesse, une chute de la température en dessous de 37°C, témoigne l’arrêt de la gestation.

1 . 3 . 3  -  En cas de dysovulation (ovulation de mauvaise qualité)

Une courbe dont l’ascension thermique est tardive ou lente et/ou un plateau thermique court évoque (nt) une dysovulation.
Mais il existe des courbes thermiques biphasiques malgré un corps jaune défaillant +

1 . 3 . 4  -  En cas d’anovulation (absence d'ovulation)

Une courbe plate, sans décalage thermique évoque une anovulation.

Des cas de courbe « monophasique » avec présence d’une ovulation ou de courbes « biphasiques » sans ovulations ont été rapportés, mais ils sont rares.

Pour qu’une courbe soit interprétable il faut qu’elle couvre plusieurs cycles menstruels.

L’intérêt de la courbe thermique est de :

  • Identifier la date de l'ovulation,
  • Déterminer la longueur du cycle menstruel
  • Préciser la durée du corps jaune = le nombre de jours du plateau hyperthermique.
  • Déterminer la période de fécondité féminine: elle est comprise entre les trois jours qui précédent le décalage thermique et le premier jour de ce décalage.
  • Identifier un début de grossesse
  • Préciser la date exacte où doivent avoir lieu certains traitements ou explorations dans le cadre du bilan stérilité par exemple (le test post-coïtal =test de Hüner en période immédiatement avant l'ovulation) ou pour la réalisation d’examens telle qu’une biopsie de l'endomètre (au 6ème - 7ème jour du plateau thermique).
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