5  -  Traitement

Il doit évidemment être celui de la cause quand cela est possible : éviction d'un médicament, d'un ou plusieurs aliments ou agents contacts, traitement d'une infection ou d'une maladie systémique associée, suppression du facteur physique déclenchant.

5 . 1  -  Traitements symptomatiques

5 . 1 . 1  -  Médicaments diminuant la synthèse d'histamine ou bloquant ses effets en agissant comme inhibiteurs compétitifs sur les récepteurs H1 (les plus fréquents)

Médicaments diminuant la synthèse d'histamine ou bloquant ses effets en agissant comme inhibiteurs compétitifs sur les récepteurs H1 (les plus fréquents).

  • Les antihistaminiques H2 peuvent être prescrits en association avec les anti-H1 dans les urticaires chroniques rebelles.
  • Les antidépresseurs tricycliques : bien qu'ils soient anti-H1, anti-H2 et parfois anticholinergiques, ils ne sont jamais prescrits en première intention mais peuvent l'être dans certaines urticaires chroniques « idiopathiques » après échec des traitements classiques.

5 . 1 . 2  -  Médicaments bloquant la dégranulation des mastocytes

Médicaments bloquant la dégranulation des mastocytes :

  • le kétotifène (Zaditen®),
  • le cromoglycate disodique (Nalcron®, Intercron®),
  • les corticoïdes : ils sont souvent prescrits en association à un anti-H1 et sur une courte durée (3 à 5 jours) dans les urticaires aiguës étendues et très prurigineuses. Dans ces formes profuses, leur intérêt est de soulager plus vite le malade de son prurit avec un risque assez faible d'effets secondaires. Leur prescription systématique reste discutable. En revanche, leur utilisation par voie IV n'est pas discutée dans l'œdème de Quincke.

5 . 2  -  Indications

5 . 2 . 1  -  L'urticaire aiguë superficielle isolée

Anti-H1 pendant une semaine éventuellement associés aux corticoïdes pendant les premiers jours, ces derniers étant donnés per os ou par voie parentérale dans les formes profuses.

5 . 2 . 2  -  L'urticaire chronique ou récidivante « idiopathique »

  • Les anti-H1 sont toujours prescrits en première intention et pendant au moins trois mois puis arrêtés progressivement.
  • En cas d'échec après quatre semaines de traitement, on peut soit augmenter la posologie, soit associer l'anti-H1 à une autre molécule (autre anti-H1, anti-H2, kétotifène, doxépine…). Il faut essayer plusieurs associations avant de conclure à l'inefficacité du traitement.
  • L'hydroxyzine est souvent efficace dans l'urticaire cholinergique.
  • Le dermographisme peut nécessiter la prescription d'un anti-H1, éventuellement associé à un anti-H2 pendant plusieurs années.

5 . 2 . 3  -  L'urticaire médicamenteuse

L'éviction du médicament en cause et des molécules de la même famille est capitale au cours des urticaires médicamenteuses immunologiques impliquant des IgE spécifiques. C'est souligner l'importance du diagnostic de certitude et la remise d'une carte mentionnant clairement cette allergie et les signes cliniques observés, carte que doit porter le malade sur lui en permanence.

À l'inverse, de nombreux diagnostics d'urticaire médicamenteuse sont portés par excès : en cas de doute, un bilan à posteriori doit être réalisé afin de ne pas priver à tort le patient d'antibiotiques de 1re ligne comme la pénicilline par exemple. Des réintroductions en milieu hospitalier peuvent être proposées.

5 . 2 . 4  -  L'œdème de Quincke

  • L'adrénaline est le traitement d'urgences des formes graves (0,25 mg par voie IM à renouveler éventuellement).
  • Si gêne laryngée : adrénaline en aérosol – Si dyspnée (œdème de la glotte) : adrénaline par voie IM (0,25 mg à 1 mg, à répéter éventuellement toutes les 15 minutes sans dépasser 1 mg dose totale) oxygène et hospitalisation d'urgence en réanimation.
  • Corticoïdes : Célestène® ou Soludécadron® (4 à 8 mg) ou Solumédrol® (20 à 40 mg) par voie IM ou IV en fonction de la gravité.
  • Anti-H1 : Polaramine® 1 amp par voie IM ou IV à renouveler en cas de besoin.

5 . 2 . 5  -  Le choc anaphylactique

  • Adrénaline par voie IM (0,25 mg à 1 mg) ou en IV lente (0,25 mg à 1 mg dans 10 cc de sérum physiologique) en fonction de la gravité de l'état de choc.
  • Remplissage vasculaire, alcalinisation, oxygène, intubation…

5 . 2 . 6  -  L'œdème angioneurotique héréditaire

Traitement prophylactique si plus d'une crise par mois.

  • Androgènes : danazol (Danatrol®).
  • Acide tranexamique (Exacyl®) en cas de contre-indication aux androgènes.


Traitement des crises.

  • Acide tranexamique si crises peu importantes.
  • Perfusion de C1 inhibiteur purifié : 1000 à 1500 U
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