4  -  Diagnostic

Le diagnostic d’adénocarcinome gastrique repose sur l’examen endoscopique, mais il est souvent tardif en raison d’une longue phase asymptomatique ou de l’existence de symptômes peu spécifiques.

A. Circonstances de découverte

Les signes d’appel sont peu spécifiques et souvent tardifs. Ils peuvent être :

– des signes digestifs : syndrome ulcéreux, syndrome dyspeptique, anorexie, syndrome obstructif si le cancer est situé au niveau des orifices (dysphagie pour le cardia et vomissements pour le pylore) ;
– des signes extra-digestifs : altération de l’état général avec amaigrissement, asthénie par anémie ;
– une complication : hémorragie digestive occulte ou extériorisée (anémie ferriprive, hématémèse ou méléna), péritonite par perforation ;
– une métastase révélatrice : hépatique, ganglionnaire (Troisier), ovarienne (tumeur de Krükenberg), carcinose péritonéale ;
– un syndrome paranéoplasique : phlébite, acanthosis nigricans.

B. Clinique

L’examen clinique est le plus souvent pauvre. On cherche une masse épigastrique, une hépatomégalie métastatique, un ganglion de Troisier, une ascite, des signes d’hémorragie digestive et d’autres signes liés à une carcinose péritonéale perceptibles au toucher rectal.
Tous les symptômes restent aspécifiques et doivent faire faire une endoscopie oeso-gastro-duodénale.

C. Diagnostic positif

L’examen de référence est l’endoscopie oeso-gastro-duodénale avec biopsies multiples (minimum 10) de la lésion (fig. 10.1) pour examen anatomopathologique qui permet de préciser :

– le siège de la lésion et son étendue : antre (40 %), corps (20 %), grosse tubérosité (20 %), cardia (20 %) ;
– la distance par rapport au cardia et au pylore ;
– l’aspect macroscopique : ulcéro-végétant, végétant, ulcération, infiltrant ;
– le type histologique de la tumeur (adénocarcinome dans 90 % des cas).

Tout ulcère gastrique, quel que soit son aspect, doit faire l’objet de multiples biopsies sur ces berges et son fond.
(1) De la pratique des biopsies œso-gastro-duodénales.

D. Diagnostic différentiel

Le piège est de ne pas évoquer le diagnostic devant des symptômes aspécifiques et de ne pas faire d’endoscopie gastrique.

En endoscopie, certains diagnostics peuvent se discuter :
– ulcère gastrique : le risque est de méconnaître un cancer en cas de biopsies insuffisantes ou d’absence de contrôle après traitement ;
– tumeurs non adénocarcinomateuses : lymphome, tumeur stromale, tumeurs endocrines, métastase gastrique d’un autre cancer.

(2) Indications à visée diagnostique de l'endoscopie digestive haute en pathologie œso-gastro-duodénale de l'adulte.

Figure 10.1 : Aspect endoscopique d’un cancer gastrique (ulcéré).
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