1 . 5  -  Notions d’évolution et de traitement

L’évolution de la maladie de Crohn se fait le plus souvent par poussées séparées de périodes de rémission plus ou moins longues, parfois sur un mode presque continu avec exacerbations ; la guérison spontanée est considérée comme exceptionnelle.

Les complications les plus fréquentes sont :

– les occlusions ;
– les sténoses ;
– les fistules ;
– les abcès et perforations ;
– plus rarement les hémorragies ;
– en cas de maladie de Crohn colique, la colite aiguë grave avec parfois colectasie ;
– à long terme, le risque de cancer colique, en cas d’atteinte étendue et ancienne du côlon, est plus élevé que dans la population générale. De même, en cas d’atteinte ancienne de l’intestin grêle, le risque d’adénocarcinome de l’intestin grêle est accru par rapport à celui, spontanément bas, de la population générale ;
– chez l’enfant, le retard staturo-pondéral est fréquent.

Le traitement médical comporte :

– le traitement des poussées, selon une stratégie de riposte graduée en fonction de la sévérité des poussées (dérivés 5-amino-salicylés, corticoïdes, traitements nutritionnels, exceptionnellement anti-TNF (infliximab)) ;
– le traitement d’entretien est destiné à mettre le patient en rémission, en le sevrant si besoin en corticoïdes, et à prévenir les rechutes. On a recours aux immunosuppresseurs, essentiellement les analogues des purines (azathioprine ou 6-mercaptopurine) et, en cas d’échec, parfois le méthotrexate. En cas d’échec des immunosuppresseurs, le recours à
l’administration régulière d’anticorps anti-TNF-alpha, est justifié.

Les interventions chirurgicales sont indiquées en cas de complication mécanique de la maladie (perforation, sténose ou fistule symptomatique, rarement hémorragie grave), et, de moins en moins souvent, du fait de l’absence de contrôle des symptômes de la maladie par les traitements médicaux. Il s’agit d’indications de nécessité et non de principe. En effet, l’exérèse des segments atteints ne met pas à l’abri des récidives. C’est pour cette raison que le traitement chirurgical d’exérèse de la maladie de Crohn doit se limiter à l’ablation des segments d’intestin malades.
Chez tous les patients, il faut obtenir l’arrêt du tabac qui aggrave l’évolution de la maladie.

(1) Maladie de Crohn.

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