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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), dont les causes ne sont pas connues, résultent de l’inflammation chronique, intermittente ou continue, d’une partie du tube digestif. Elles comportent classiquement la rectocolite hémorragique, la maladie de Crohn et les MICI inclassées. Les colites microscopiques (colite lymphocytaire et colite collagène) satisfont aux critères de définition des MICI et devraient être considérées comme des MICI à part entière.
La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique de cause inconnue qui peut atteindre tous les segments du tube digestif, mais le plus souvent l’iléon et le côlon (atteinte iléo-caecale), et à un moindre degré la région de l’anus (fig. 8.1).
La maladie de Crohn touche environ un habitant sur 1 000 en France, un peu plus les femmes que les hommes, avec 5 à 10 nouveaux cas diagnostiqués par an pour 100 000 habitants. La maladie peut survenir à tout âge, mais le pic de fréquence est observé chez les adultes jeunes entre 20 et 30 ans. Le fait de fumer et/ou d’être porteur de mutations de gènes de susceptibilité de la maladie (essentiellement NOD2 sur le chromosome 16) accroît faiblement le risque de développer la maladie. La maladie n’a pas de cause unique identifiée et semble multifactorielle (susceptibilité génétique, flore intestinale particulière, dysfonctionnement du système immunitaire).
Le diagnostic de maladie de Crohn doit être évoqué dans des situations cliniques variées dont l’expression dépend de la localisation et de l’étendue de la maladie :
– toute diarrhée prolongée ;
– certaines lésions proctologiques : fissures multiples et/ou de siège atypique (antérieures, latérales), abcès récidivant, fistules complexes et/ou récidivantes ;
– toutes douleurs abdominales inexpliquées, en particulier lorsqu’elles sont localisées (fosse iliaque droite notamment réalisant parfois un tableau proche de l’appendicite) ;
– associées à l’un ou plusieurs des éléments suivants :
• syndrome biologique inflammatoire,
• anémie,
• signes biologiques de malabsorption,
• altération de l’état général,
• signes extra-digestifs (érythème noueux, douleurs articulaires, manifestations ophtalmologiques),
• retard de croissance,
• petite taille sans contexte familial.