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En cas de lésions suspendues ulcérées de l’intestin grêle, les techniques modernes d’imagerie (entéro-IRM) et d’endoscopie (entéroscopie double ballon, vidéocapsule) permettent maintenant le plus souvent de faire la distinction entre des lésions inflammatoires de maladie de Crohn et des lésions néoplasiques ulcérées (adénocarcinome, lymphome).
Il peut être difficile dans certains cas de distinguer la maladie de Crohn d’autres maladies inflammatoires chroniques : maladie de Behçet, autres vascularites, maladies granulomateuses chroniques (MGC) caractérisées par un déficit fonctionnel congénital des cellules phagocytaires.
Dans 10 à 20 % des premières poussées de MICI colique pure (jusqu’à 50 % en cas de colite grave inaugurale), il n’est pas possible de trancher entre les diagnostics de maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique : on parle alors de MICI inclassée. Pour progresser dans le diagnostic, on peut s’aider d’arguments épidémiologiques, sérologiques et morphologiques.
D’un point de vue épidémiologique, la rectocolite hémorragique est le plus souvent une maladie de l’adulte non-fumeur (ou ex-fumeur) non appendicectomisé.
D’un point de vue sérologique, les anticorps PANCA(perinuclear antineutrophilic cytoplasmic antibodies) sont plutôt positifs dans la rectocolite hémorragique et les anticorps anti-Saccharomyces cerevisiae (ASCA) plutôt positifs dans la maladie de Crohn. Malheureusement, la moitié des malades environ ayant une MICI inclassée ont un statut ANCA-/ASCA-.
D’un point de vue morphologique, la découverte de lésions en amont de la valvule de Bauhin aide à porter le diagnostic de maladie de Crohn (tableau 8.I).
Il peut s’agir de la découverte de lésions inflammatoires endoscopiques et/ou radiologiques œso-gastro-duodénales et/ou de l’intestin grêle (notamment par vidéocapsule), de granulomes en muqueuse saine ou malade, enfin de lésions histologiques d’un type particulier de gastrite focale.
L’étiquetage précis du type de MICI n’a pas d’implication majeure pour la stratégie thérapeutique médicale, qui est globalement commune aux 2 types de MICI. La discrimination devient importante lorsqu’une chirurgie d’exérèse est envisagée.