4  -  Ascaridiose

A. Épidémiologie, modes de contamination et physiopathologie

L’ascaridiose est une parasitose fréquente dans les pays tropicaux à hygiène insuffisante, devenue rare dans les pays tempérés. L’homme s’infecte en ingérant un ou plusieurs oeufs embryonnés (crudités, fruits, eau, souillés par les selles d’un sujet infecté). Les larves sont libérées dans le tube digestif, traversent la paroi intestinale, gagnent le foie, puis le poumon par voie sanguine. Elles traversent l’alvéole puis gagnent le pharynx via l’arbre bronchique, sont dégluties et gagnent le jéjunum où elles deviennent adultes. Les femelles commencent à pondre 2 mois après l’ingestion de l’oeuf. Les vers adultes ronds, dont le nombre varie en fonction du nombre d’oeufs ingérés (peuvent être solitaires) mesurent environ 15 cm (mâles) ou 20 cm (femelles) et vivent jusqu’à 18 mois.


B. Clinique


Les manifestations cliniques dépendent du nombre de parasites et sont habituellement absentes en cas de pauci-parasitisme.
La phase de migration larvaire peut associer des signes allergiques (urticaire, dyspnée asthmatiforme) et donner lieu au syndrome bioclinique de Löffler (fièvre, toux, dyspnée, infiltrat radiologique fugace et hyperéosinophilie).
La phase d’état peut comporter des troubles digestifs non spécifiques (état nauséeux, ballonnement, douleurs abdominales, tendance à la diarrhée).
Les complications mécaniques peuvent encore être observées dans les pays tropicaux en cas de charge parasitaire importante par accumulation de vers adultes dans l’appendice (appendicite), dans les voies biliaires (angiocholite) ou pancréatiques (pancréatite). Dans l’intestin, l’accumulation des vers peut causer une occlusion (pelote d’ascaris) ou un étranglement herniaire.


C. Diagnostic

Une hyperéosinophilie peut apparaître quelques jours après la contamination, atteindre son maximum en 3 semaines, puis décroître jusqu’à la phase adulte.
Un ou plusieurs ascaris adultes peuvent être expulsés par l’anus. Sinon, les nombreux oeufs sont facilement identifiables dans les selles au bout de 2 mois après la contamination. La sérologie n’a pas d’intérêt.


D. Traitement et prévention

Les traitements médicamenteux (notamment flubendazole et albendazole) sont très efficaces. La prophylaxie repose sur l’hygiène personnelle (lavage des mains), la propreté des aliments (lavage des fruits et crudités avant consommation) et la lutte contre le péril fécal (égouts, traitement des eaux usées, interdiction des engrais d’origine humaine pour le sol des cultures maraîchères).

4/6