3  -  Appliquer les mesures immédiates en cas de transfusion mal tolérée

3 . 1  -  En préalable, les gestes qui s’imposent après toute transfusion sont :

Surveillance du malade

  • Suivi post-transfusionnel :
    • faire un contrôle de la numération formule sanguine (NFS) après transfusion de CGR ou de CP pour vérifier l’efficacité transfusionnelle ;
    • surveillance d’un accident différé (hémolytique ou infectieux).
  • Surveiller activement toute survenue d’événement indésirable receveur (EIR) et/ou événement indésirable grand receveur (EIGR).
  • Information le malade de la nature, et de la quantité des PSL reçus (et/ou des MDS).
  • Inscription en clair dans le dossier transfusionnel du patient.
  • Courrier au médecin du parcours de soins.
  • Prescription post-transfusionnelle : les textes actuels imposent une RAI de contrôle entre 1 mois et 3 mois après la transfusion. À l’appréciation du médecin, un patient peut justifier d’un suivi sérologique. Dans tous les cas de positivité, le médecin ayant en charge le patient doit alerter sans délai le correspondant d’hémovigilance de l’établissement de soins afin d’établir une FEIR et d’initier l’enquête transfusionnelle.
  • Recherche d’une allo-immunisation (RAI).
  • Mise à jour des dossiers transfusionnels et d’hémovigilance en fonction des résultats biologiques pré- et post-transfusionnels (immunohématologiques, examens réalisés en cas d’EIR).
  • Surveillance d’une iatrogénie à long terme : hémochromatose, maladie infectieuse transmissible.


Signalement

Pour chaque effet indésirable ou incident, signaler l’événement au correspondant d’hémovigilance de l’établissement de soins, qui remplira une FEIR, même si l’imputabilité est incertaine.

3 . 2  -  Signes d’intolérance

Les signes possibles traduisant la mauvaise tolérance d’une transfusion sont extrêmement variés : hyperthermie avec ou sans frissons, agitation, sensation de chaleur, douleurs lombaires ou thoraciques, hypotension voire collapsus, plus rarement hypertension, dyspnée, toux, expectoration, nausées ou vomissements, diarrhées, bouffées de chaleur, pâleur, sensation de prurit ou d’urticaire, saignements (en particulier aux points d’injection), tachycardie.

3 . 3  -  Observation d’un ou plusieurs de ces signes

Elle impose :

  • l’arrêt immédiat de la transfusion et le maintien d’une voie d’abord pour la perfusion d’un soluté ;
  • l’appel du médecin de proximité ;
  • un examen clinique incluant la prise de la température, de la pression artérielle, la mesure de la fréquence cardiaque, l’auscultation, l’examen des urines ;
  • la mise en place des mesures thérapeutiques immédiates (réanimation) ;
  • l’envoi des poches (en cours de transfusion, déjà transfusées), des tubes de sang disponibles et des dispositifs de contrôle ultime effectués, selon la procédure locale, pour bilan d’effet indésirable ;
  • la saisie de l’unité en cours de transfusion, des tubes de sang disponibles et des contrôles effectués ;
  • la transmission des unités de sang au laboratoire de microbiologie de référence en cas de suspicion d’accident par contamination bactérienne, au laboratoire d’immunohématologie en cas de suspicion d’accident immunohémolytique (accompagnées de prélèvements du malade), en informant les correspondants d’hémovigilance de l’établissement de soins et de l’établissement de transfusion qui pourront coordonner ces actions et en diligenter d’autres en fonction des observations cliniques ;
  • l’ensemble des observations fera l’objet d’une déclaration obligatoire dans les 48 heures au réseau d’hémovigilance (FEIR ou fiche d’incident grave [FIG]) saisie dans le logiciel national eFIT.

indications, complications, hémovigilance

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