Points essentiels
  • Tout patient susceptible d’être transfusé doit recevoir une information claire, objective en l’état de l’art (lequel évolue rapidement), de sorte qu’il puisse donner son consentement à la transfusion en étant suffisamment éclairé pour prendre sa décision.
  • Bien que rares en comparaison des accidents nosocomiaux en général, les accidents sérieux ou graves liés à la transfusion sanguine sont de quatre ordres principaux : immunologiques, infectieux, de surcharge et métaboliques.
  •  Parmi les complications immunologiques, on rappelle l’exceptionnel et dramatique accident ABO ; également grave est la détresse respiratoire aiguë liée à la transfusion ou TRALI ; graves également sont certaines réactions allergiques/anaphylactiques ; la réaction de greffon versus hôte (GVH) transfusionnel est devenue rare. La plupart des autres réactions immunologiques sont liées à des allo-immunisations vis-à-vis d’antigènes le plus souvent présents sur les cellules du donneur et absents sur celles du receveur.
  •  Les complications infectieuses aiguës sont rarement virales et plus souvent bactériennes – surtout avec les CP – voire parasitaires. Les complications virales chroniques sont devenues exceptionnelles grâce aux mesures de sélection médicale des donneurs et de qualification biologique et génomique virale des dons pour les principaux virus : le risque résiduel est de 1 occurrence pour plusieurs millions de transfusions.
  •  Les accidents de surcharge volémiques sont possibles et à prévenir chez le sujet fragile.
  •  La surveillance active de la transfusion ou hémovigilance est organisée en France depuis 15 ans et obligatoire ; la déclaration de tout incident ou accident transfusionnel – relative aux dons/donneurs, aux processus de mise à disposition des produits et aux receveurs, immédiats et à distance – est obligatoire et très organisée. La déclaration des incidents et des accidents est cotée par gravité et par imputabilité, qui sont croisées.
  •  Les indications de chacun des trois principaux PSL (CGR, CP, PFC) sont encadrées par des recommandations de l’autorité de régulation (Afssaps) et de comités d’experts professionnels. Elles font l’objet de consensus professionnels et suivent l’état de l’art en fonction de la recherche et d’essais cliniques internationaux. Certaines indications sont strictement encadrées (plasma thérapeutique).
  • Les seuils ou cibles pour les transfusions cellulaires sont variables en fonction de l’âge et de la pathologie sous-jacente, mais aussi d’états cliniques (fièvre et consommation de plaquettes) ou de la possibilité d’interventions ; la transfusion peut être thérapeutique ou prophylactique.
  • La prescription d’un PSL est également très encadrée par la législation en vigueur, de même que les examens biologiques immunohématologiques prétransfusionnels et les documents de délivrance et de traçabilité (obligatoire).
  • Tout produit sanguin délivré l’est pour un patient donné dans une circonstance donnée ; il est tracé tout au long de son parcours, du don à la délivrance et au suivi chez le patient ; le respect des températures de conservation et de transport est contrôlé.
  •  Des règles de sécurité sont obligatoires pour la transfusion. L’accord du patient doit être recueilli après information sincère et véritable tracée, et après ouverture d’un dossier transfusionnel. Les produits doivent toujours être inspectés avant leur pose et une vérification ultime de concordance d’identité du patient, de conformité des documents et des produits doit être effectuée et tracée.
  • Le groupage sanguin des patients et la RAI obligatoire de moins de 72 heures obéissent à des règles bien encadrées sur le plan réglementaire. Des dispositions de délivrance en urgence et en urgence vitale immédiate sont prévues et strictement encadrées.
  • La transfusion est un acte médical surveillé par un médecin, en particulier pendant les 20 premières minutes. Tout signe d’intolérance doit être pris en considération et rapporté. La transfusion doit être arrêtée en cas d’intolérance, incident ou accident, mais la voie veineuse ne doit en aucun cas être déposée. Toutes les étapes de vérifications administratives, médicales, des produits, et biologiques doivent être refaites, et les échantillons ainsi que les produits incriminés doivent être traités selon les procédures en vigueur.