5  -  Prise en charge

Lorsqu’une alcoolisation pendant la grossesse est repérée, la première chose à faire est d’informer la patiente des conséquences potentielles pour l’enfant et de la nécessité d’un sevrage, ces notions étant souvent inconnues des patientes. En cas de consommation légère, l’abstinence est souvent aisée à obtenir. Il faut cependant se rappeler que les consommations sont rarement décrites à leur niveau réel.

En cas de consommation chronique et addictive, l’abstinence est rarement obtenue. Elle serait pourtant essentielle afin d’éviter la survenue de lésions neurologiques supplémentaires. Il faut offrir un cadre de soin exempt de jugement et maintenir le lien médecin-patiente pour diminuer au maximum la consommation, éventuellement en lien avec un addictologue (« Vous et votre bébé, vous vous sentirez mieux lorsque vous aurez pu cesser d’absorber cette boisson »). Les options de prise en charge sont nombreuses : cures répétées, foyers thérapeutiques, hospitalisation, consultations rapprochées. L’utilisation d’une aide au sevrage par acamprosate (Aotal®) est possible. La surveillance échographique peut être accentuée. Il est également important : 

  • de rechercher une carence vitaminique (folates) responsable d’anémie et d’adjoindre une vitaminothérapie B1 B6 ;
  • de rechercher les autres situations de vulnérabilité très souvent associées et très préjudiciables pour la grossesse (consommation de drogues et violence conjugale +++) ;
  • d’envisager une prise en charge sociale et de l’enfant à venir (recours à la Protection Maternelle et Infantile, assistance sociale) ;
  • de prévenir les pédiatres afin de dépister au plus tôt des éléments d’ETCAF afin de limiter le handicap social ou fonctionnel (orthophonie, scolarité adaptée…).
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