Introduction

Les termes d’autonomie et de dépendance ne sont pas opposés car l’autonomie se réfère au libre arbitre de la personne alors que  la  dépendance  est  définie  par  le besoin d’aide. Mais ces deux notions se complètent et sont à prendre en compte pour répondre au mieux au besoin de la personne âgée. Les causes de dépendance sont variées avec l’intrication de facteurs médicaux,  psychiques  et  sociaux.  Les conséquences de la dépendance intéressent la personne âgée, son entourage ou les acteurs médico sociaux. L’évaluation de la dépendance exige une méthode et des outils fiables. Elle repose en France sur la détermination des soins requis pour une personne mais aussi pour un groupe de personnes âgées. Elle conduit à la mise en oeuvre d’un projet gérontologique ou d’un plan d’aides sanitaires et / ou sociales pour un individu donné ou une collectivité. Il nécessite une étroite collaboration entre tous les acteurs paramédicaux et sociaux et le médecin traitant. Celui-ci a un rôle essentiellement d’évaluation et de conseil auprès de la personne âgée et de sa famille.

1  -  Définitions

1 . 1  -  L'autonomie

L'autonomie est définie par la capacité à se gouverner soi-même. Elle présuppose la capacité de jugement, c'est-à-dire la capacité de prévoir et de choisir, et la liberté de pouvoir agir, accepter ou refuser en fonction de son jugement. Cette liberté doit s'exercer dans le respect des lois et des usages communs. L'autonomie d'une personne relève ainsi à la fois de la capacité et de la liberté.

Lorsque les capacités intellectuelles d'une personne âgée sont altérées, les soins qui lui sont prodigués doivent lui être expliqués. La volonté de la personne ou ses choix  doivent  primer  sur  ceux  de  ses proches. Certaines situations sont complexes : les désirs ou projets d'une personne âgée ne sont pas toujours en adéquation avec les possibilités d’y répondre. Dans tous les cas, le respect de l'autonomie impose une négociation centrée sur les souhaits de la personne âgée.

L'autonomie est parfois définie comme l'absence  de  dépendance.  Cette  vision nous semble réductrice et déracinée de ses sources philosophiques et morales qui en  font  une  valeur  fondatrice  de  la démarche gérontologique.

1 . 2  -  La dépendance

La dépendance est l'impossibilité partielle ou totale pour une personne d'effectuer sans aide les activités de la vie, qu'elles soient physiques, psychiques ou sociales, et de s'adapter à son environnement.

1 . 3  -  L'analyse fonctionnelle des maladies

Afin de distinguer les différents niveaux de retentissement de la maladie, l'Organisation Mondiale de la Santé a repris l'analyse fonctionnelle des maladies de Wood.
Cette analyse distingue la déficience, l'incapacité et le handicap.

  • La déficience correspond à une anomalie d'un organe, d'un appareil ou d'un système. Cette anomalie peut être sans conséquence pathologique, mais le plus souvent,  elle  est  symptomatique  et équivaut à la maladie.
  • L'incapacité représente une des conséquences de la déficience et en est l'expression en terme de fonction ou de performance.
  • Le handicap est le désavantage résultant de l'incapacité. Il traduit l'écart entre l'incapacité physique et intellectuelle de la personne et les normes habituelles de qualité de vie. Le handicap est proportionnel aux ressources matérielles et sociales disponibles pour pallier à l'incapacité.


Par exemple, une diminution de force de préhension d'une main est une déficience. Elle peut engendrer une incapacité telle l'impossibilité de couper les aliments au cours du repas. Si le patient peut s'aider de son autre main et/ou d'ustensiles adaptés (aides techniques), cette incapacité n'a pas de retentissement sur son environnement.
Si au contraire cette incapacité impose la présence d'une personne à chaque repas, elle est source de handicap.

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