3  -  Les thérapeutiques

Elles  comprennent  les  traitements  chimiques,  l'électroconvulsivothérapieDéfinitionLa sismothérapie, ou électrochoc, ou électronarcose ou électroconvulsivothérapie (ECT) est une technique médicale consistant à délivrer un choc électrique au niveau du crâne, ce qui engendre une crise convulsive généralisée accompagnée d'une perte de conscience. Ses indications actuelles sont les états dépressifs sévères, pour l'essentiel (les troubles de l'humeur en général, certaines formes de schizophrénie accompagnée de manifestations thymiques éventuellement). Ce geste est maintenant réalisé sous anesthésie générale, avec curarisation profonde, ce qui évite les complications qui, entre autres, ont donné sa mauvaise réputation à ce geste thérapeutique : fractures vertébrales, luxations. Des séries de plusieurs chocs (une dizaine le plus souvent, mais parfois plus selon les individus) sont en général nécessaires pour obtenir un résultat. Même si la technique a beaucoup évolué, ce traitement reste encore très discuté et nombre de psychiatres refusent de l'effectuer.,  la psychothérapies et la prise en charge psychosociale.

Les buts du traitement sont multiples :

  • diminuer les symptômes de la dépression,
  • réduire le risque de rechutes et de récidives,
  • améliorer la qualité de vie,
  • améliorer l'état de santé,
  • diminuer les coûts de santé et la mortalité.

3 . 1  -  Les traitements médicamenteux

Toutes les molécules antidépressives présentent  une  efficacité  comparable.  Le risque d'accumulation de ces produits et de leurs métabolites expose toutefois le sujet âgé à des effets indésirables plus fréquents et plus marqués. Le choix de la molécule est fonction de son profil pharmacologique, de ses effets adverses et de sa tolérance. La prescription d’un sérotoninergique en première intention est ren- due aisée par l’absence d'effets anticholinergiques et parce qu'ils n'exposent pas au risque d'hypotension orthostatique des tricycliques. Par contre, les effets secondaires sont digestifs (nausées, anorexie, diarrhée) et doivent être surveillés chez la personne âgée à risque de dénutrition. Les sensations d'irritabilité, les tremblements, l’agitation et l’insomnie sont également à surveiller.  D’autres  molécules  peuvent être  employées  en  première intention, mais les antidépresseurs imipraminiques ne doivent être prescrits qu’en milieu spécialisé. Leurs effets indésirables sont bien connus : sécheresse buccale, constipation, rétention urinaire sur obstacle, hypotension, arythmies et confusion. Les contre-indications  les  plus  strictes  sont  cardiaques  (troubles  de  la  conduction imposant un ECG avant toute prescription), oculaires en cas de glaucome et urinaires en cas d'adénome prostatique.

La durée optimale du traitement antidépresseur est :


L’emploi des thymorégulateurs (en dehors du  lithium  pour  sa  tolérance  moyenne chez le sujet âgé), la carbamazépine ou le dépamide sont une aide dans ce type de dépressions résistantes

3 . 2  -  La sismothérapie

La cure de sismothérapie, ou d'électroconvulsivothérapie  est  indiquée  dans  les formes mélancoliques ou dans les formes avec repli engendrant une réduction alimentaire marquée. Elle consiste à provouer,  par  un  choc  électrique  de  faible ampérage, une crise comitiale généralisée, la manoeuvre étant répétée tous les deux jours. L'efficacité est généralement obtenue après une série de 3 à 9 chocs électriques. On estime que la guérison est consolidée après une série totale de 12 chocs. Ce traitement présente un intérêt incontestable du fait de sa rapidité d'action et de la fréquence des tableaux compliqués chez les sujets âgés. Il peut être aussi indiqué en cas de résistance à plusieurs  traitements  antidépresseurs  bien conduits. Il expose surtout au risque de syndrome confusionnel post-critique, plus élevé que chez le sujet jeune.

3 . 3  -  Autres types de prise en charge

  • Stratégies psychosociales

La mise en place d’aides à domicile, d’incitation à une participation sociale familiale ou de voisinage ( clubs du troisième âge, activités physiques etc....) font partie de la stratégie thérapeutique. L'efficacité de ce type de socialisation a été évaluée en termes de santé objective et subjective, mais insuffisamment en ce qui concerne spécifiquement la dépression.

  • Les prises en charge psychothérapiques

Elles ont démontré leur  efficacité, mais sont rarement mises en place. Les indications  sont  les  mêmes  que  chez l’adulte : elles sont à proposer en cas d'échec  du  traitement  chimiothérapique, en cas de contre-indication de ces  traitements,  ou  en  cas  d’effets secondaires trop importants. Les indications  préférentielles  sont  les  états dépressifs légers à modérés. Cependant,  associées  aux  traitement  chimique elles en améliorent le résultat, surtout en prévenant les récurrences.
Pour leur mise en place elles nécessitent l'adhésion de la personne et quelquefois de son entourage familial. Les techniques psychothérapiques les plus utilisées sont les thérapies de soutien, qui sont basées sur une relation de confiance à partir d’une vision réaliste des objectifs à atteindre et des possibilités.  Cette  approche  peut  aider  le
patient à accepter la diminution de ses capacités liées à l'âge. Elles sont surtout centrées sur "l’ici et maintenant" dans un but pragmatique et pour aider la personne à faire face aux difficultés actuelles. Elles donnent des informations sur le fonctionnement dépressif, aident  la  personne  à  reconnaître  et accepter le fait douloureux. L’objectif est la modification des symptômes et des conduites. Il faut souligner l'intérêt des psychothérapies cognitives, basées sur le principe des idées négatives que génèrent la dépression et qu’il est possible de modifier : idées négatives vis à vis de soi-même, du monde environnant ou du futur. Le thérapeute identifie avec le patient les situations responsables  de sentiments  négatifs  et dépressifs et l’aide à y substituer des pensées  positives  réalistes,  tout  en reconnaissant l'authenticité de l’affect dépressif.  La  qualité  de  la  relation médecin-patient  est  essentielle  au  succès de la prise en charge. La voie est étroite pour le patient (et quelquefois pour son médecin) entre une médicalisation excessive de la dépression et  la banalisation de la prise de psychotropes.

 Haute Autorité de Santé. Prise en charge des complications évolutives d'un épisode dépressif caractérisé de l'adulte [en ligne]. Avril 2007.  

3/3