Introduction

Les états dépressifs du sujet âgé (EDA) sont fréquents et de diagnostic difficile.

Les dimensions sociales, psychologiques, e n v i ronnementales  et  biologiques  sont intriquées.  Les  EDA  sont  méconnus, banalisés, souvent considérés comme une conséquence du vieillissement. De ce fait ils sont insuffisamment traités et ne bénéficient pas d'une prise en charge globale.
Ce défaut diagnostique est lié :

  • à la difficulté des malades âgés à exprimer leur douleur morale,
  • à la difficulté pour les médecins d’ajouter la problématique psychiatrique aux prises en charge somatiques.

La non-reconnaissance des états dépressifs a pour conséquence l'augmentation du taux de suicide surtout après 80 ans. Le risque de passage à l'acte suicidaire est plus important que chez l’adulte jeune.
Ces éléments en font un problème de santé publique dans nos sociétés.

1  -  Epidémiologie

1 . 1  -  Les données épidémiologiques

Elles  s'accordent  sur  une  fréquence importante des EDA, bien que variable selon les études. On peut aussi discuter de l’usage d’instruments qui n'ont pas été construits pour des personnes âgées et qui sont parfois, trop ou au contraire trop peu sensibles.

Dans la  population générale, il est admis que des symptômes dépressifs puissent concerner 15 % des individus tandis que la  prévalence  d'un  épisode  dépressif majeur est de l'ordre de 3 % au delà de 65 ans. Dans les institutions d'hébergement, il est rapporté des prévalences allant de 5 à 30 %. Certains travaux mettent en évidence le fait que dans la première année suivant l'admission en institution, un épisode dépressif majeur survient chez 10 à 15 % des résidents.

1 . 2  -  Les principales caractéristiques sociales ou démographiques

Associées à la survenue d'une dépression, elles sont comparables à celles qui ont été décrites chez l'adulte jeune. La dépression est plus fréquente chez les femmes notam- ment les veuves, chez les personnes qui ne bénéficient pas d'un entourage attentif, chez  les  malades  souffrant  d'affections somatiques graves et notamment d’affections sensorielles. En outre les changements de mode de vie, les séparations, les deuils, le confinement à domicile, la perte des liens sociaux et familiaux, la perte des rôles sociaux ou au contraire un rôle nouveau comme celui qui consiste à prendre en charge son conjoint dépendant sont autant de facteurs favorisant les EDA.

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