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L’interrogatoire du malade et/ou de son entourage (familial ou professionnels de santé) précise :
• l’ancienneté du symptôme et sa fréquence (incontinence urinaire quotidienne ou non),
• les circonstances déclenchantes (ex : effort),
• la quantité et les horaires des fuites urinaires (utilité d’un calendrier mictionnel),
• l’existence d’une impériosité, d’une dysurie DéfinitionLa dysurie est la difficulté à l'évacuation de la vessie. Elle est souvent méconnue car indolore et d'installation progressive. On décrit la dysurie d'attente, initiale au début de la miction, et la dysurie de poussée, parfois terminale. Cette dysurie s'accompagne d'une diminution de la force du jet. On en rapproche les mictions en deux temps, les gouttes retardataires, et la sensation de vessie non vide en fin de miction., d’une constipation distale ou d’une incontinence fécale associée,
• les antécédents (médicaux, chirurgicaux, obstétricaux),
• les traitements médicamenteux notamment ceux récemment administrés.
Les données de l’anamnèseDéfinitionL’anamnèse est le récit des antécédents.L'anamnèse retrace les antécédents médicaux et l'historique de la plainte actuelle du patient (c'est-à-dire l'histoire de la maladie - terme qui n'est pas synonyme d'anamnèse), avec les résultats des différentes explorations déjà faites et les traitements entrepris. Plainte signifie ici de quoi se plaint le patient (et non pas faire une plainte). Elle est recueillie en général suite à un interrogatoire mené par un médecin auprès du patient ou de l'un de ses proches. Elle est le premier élément de l'examen médical proprement dit. Elle est colligée dans le dossier médical. C'est la première étape pour aboutir au diagnostic.Le motif de la consultation est un élément clé de l'anamnèse et doit être mis en évidence dans le dossier. les plus discriminantes permettant d’évoquer les mécanismes de l’incontinence urinaire sont résumées dans le tableau 3.
Chez la femme, l’examen du périnée recherche un prolapsusDéfinitionLe prolapsus génital (ou descente d’organes dans le langage courant) est un déplacement anormal, soit d’un ou plusieurs organes du pelvis féminin vers le bas. Le pelvis, ou petit bassin de la femme, contient trois organes : La vessie en avant, l’utérus et le vagin au milieu, et le rectum en arrière. Le prolapsus génital (ou descente d’organes dans le langage courant) est un déplacement anormal, soit d’un seul organe, soit de deux organes, soit des trois organes du pelvis vers le bas, avec, éventuellement, l’issue de cet organe à l’extérieur, à travers l’orifice vulvaire ou à travers l'anus. et une atrophie vulvaire témoignant d’une carence oestrogénique. La responsabilité du prolapsus dans l’incontinence est appréciée par la manoeuvre de Bonney : la réduction aux doigts du prolapsus supprime la fuite urinaire provoquée par la toux. Le toucher rectal précise l’état du tonus sphinctérien anal et recherche un fécalome, un adénome prostatique. La palpation et la percussion de l’hypogastre recherchent un globe. On apprécie, si possible, les conditions de réalisation d’une miction : temps d’attente, efforts de poussée, puissance du jet, durée de la miction et volume.
Puis viennent l’examen neurologique et l’évaluation des compétences cognitives et motrices.
L’estimation des conséquences psychologiques et sociales doit complèter l’examen clinique.
L’examen cytobactériologique des urines , en cas de positivité des bandelettes réactives, est systématique pour rechercher une infection urinaire basse. Le traitement d’une infection urinaire symptomatique lors d’une incontinence urinaire récente restaure parfois la continence urinaire. En cas d’incontinence urinaire chronique, le traitement d’une infection urinaire est moins efficace.
Le résidu post-mictionnel (RPM) e s t mesuré par échographie ou, chez la femme, par sondage avant un test de remplissage. Cet examen mesure le volume post-mictionnel, rapporté au volume mictionnel. Un résidu post-mictionnel significatif correspond soit à 20 % du volume mictionnel émis naturellement ou à un résidu ³ 100 à 150 ml .
Un test de remplissage vésical, progressif, à l’eau stérile ou au sérum physiologique tiéde, détecte les contractions vésicales prématurées ou intempestives et étudie le seuil de perception du besoin mictionnel. Il est réalisé au lit du malade après la mesure du résidu post-mictionnel par la sonde mise en place dans la vessie. Il démasque, lors d’un effort volontaire déclenché sur ordre (ex : toux) l’existence d’une incontinence périnéale et/ou sphinctérienne. Cet examen de réalisation simple chez la femme peut remplacer dans bien des cas les examens urodynamiques classiques qui obligent au déplacement du patient vers le service spécialisé.
On estime que le test de remplissage vésical a une bonne sensibilité et spécificité par rapport à un bilan urodynamique classique de référence pour dépister une instabilité vésicale.
L’examen urodynamique utilise un matériel spécialisé et repose sur des tests dont les plus utilisés chez la personne âgée sont les suivants :
La débimétrie est l’étude du débit urinaire c’est à dire la relation volume uriné / unité de temps. Le débit enregistré est la résultante entre les forces d’expulsion et les résistances sphinctériennes. Un débit de pointe inférieur à 15 ml/s indique une obstruction du col vésical ou un détrusor insuffisant (figure 2).
La cystomanométrie consiste à mesurer la pression intra-vésicale durant un remplissage vésical et durant les mictions, grâce à une sonde urétro-vésicale munie d’un capteur. On constate une augmentation progressive de la pression intravésicale durant le remplissage et un pic de pression au moment de la contraction du détrusor.
Cet examen peut mettre en évidence une hypo ou une hyperactivité du détrusor (figures 3, 4 et 5).
La sphinctérométrie apprécie le tonus du sphincter et donc sa pression de clôture. Elle est efficace si elle atteint 80 cm d’eau et inefficace si elle est inférieure à 30 cm d’eau.
L’examen urodynamique est indiqué :
• en cas d’incontinence urinaire récente chez un malade âgé coopérant et motivé, systématiquement lorsqu’un traitement chirurgical de l’incontinence urinaire (ex : cure de prolapsus ou d’adénome prostatique) est envisagée,
• lorsque l’examen clinique ne permet pas d’identifier la cause de l’incontinence ou en cas d’incontinence urinaire mixte.
• en l’absence de réponse clinique après un traitement médicamenteux d’épreuve bien mené.
L'approche clinique d’un malade âgé incontinent urinaire comporte quatre étapes successives :
1) Recherche d’une incontinence urinaire fonctionnelle liée à l’incapacité du malade à réaliser la miction dans des conditions satisfaisantes.
2) Recherche et traitement de facteurs aggravants ou précipitants : fécalome, infection urinaire, effets secondaires de médicaments.
3) Mesure du résidu post-mictionnel. Un résidu nul ou faible est en faveur d’une vessie instable ou d’une incontinence sphinctérienne. Un résidu important est en faveur d’une vessie atone ou d’un obstacle urétral.
4) Si besoin, réalisation d’autres explorations complémentaires: bilan urodynamique, explorations urologiques, échographie prostatique transrectale,...